Mobilize vise 20 % du CA de Renault Group en 2030

Renault va multiplier ses offres de location et d'abonnement sous sa marque Mobilize, visant à engranger des premiers bénéfices dans ces services de mobilité à partir de 2025.

Alors que les ventes de véhicules sont au plus bas, et que de plus en plus d'automobilistes préfèrent la location à l'achat, Mobilize compte notamment sur une croissance de 70% du nombre de services financiers (abonnements, prêts, assurances) pour atteindre 8 millions de contrats en 2030. Sur un marché de la location longue durée en forte croissance, il vise une flotte d'un million de véhicules en 2030, dont 70% de véhicules électriques.

Les services de financement et d'assurance de Renault (RCI Bank) ont rejoint cette unité qui rassemble depuis 2021 les offres de location de véhicules destinées aux particuliers comme aux taxis, VTC ou livreurs, ainsi que des offres de recharge électrique, a indiqué le groupe mardi lors d'une conférence de presse.

Mobilize vise une rentabilité à deux chiffres de chacune de ses activités d'ici à 2027, avec un objectif de marge opérationnelle à l'équilibre en 2025, hors Mobilize Financial Services (ex-RCI Bank), qui est déjà bénéficiaire.

L'entité devrait représenter 20% du chiffre d'affaires du groupe Renault en 2030, contre 6% en 2021.

Renault n'est pas seul sur ce marché de la mobilité, où les profits sont encore rares. Le groupe automobile Stellantis (Fiat, Peugeot, Citroën...) a annoncé début mai le rachat de Share Now, le service d'autopartage de BMW et Mercedes. Au fil des années, le service avait réduit la voilure, quittant même complètement l'Amérique du Nord -- où les constructeurs américains eux-mêmes tentent de trouver la formule gagnante, mélangeant autopartage et locations de voitures.

 

Autopartage

En Europe, le géant Volkswagen a racheté le loueur Europcar pour le transformer en "grande plateforme de mobilité" qui offrira également de l'autopartage et de la gestion de flottes d'entreprises, l'autopartage seul n'étant pas jugé capable de générer des bénéfices.

De son côté, "Mobilize vend des services et non des véhicules, ce qui permet de générer des revenus récurrents et de réduire les coûts d'utilisation pour nos clients", a souligné Clotilde Delbos, qui a quitté début 2022 la direction financière de Renault pour se consacrer à Mobilize.

"Avec le modèle VaaS" (véhicule en tant que service) "et sur la base d'un écosystème logiciel intégré, nous proposons une gamme de services allant des solutions de financement à l'assurance, en passant par l'énergie et la maintenance. Le véhicule devient une plateforme de services, permettant de multiplier par trois le chiffre d'affaires généré au cours de son cycle de vie", a indiqué la directrice générale de Mobilize.

Le groupe va également développer son offre d'autopartage Zity (7.700 véhicules) et de nouvelles offres d'abonnement via la société espagnole Bipi, acquise en 2021, pour atteindre "200.000 abonnés en 2030 sur les principaux marchés européens", avec un lancement en Allemagne et au Royaume-Uni cette année. Elles seront accompagnées d'une offensive sur le marché de la recharge électrique, du côté des bornes comme des abonnements.

Mobilize compte aussi proposer une offre de trois véhicules pensés pour des usages particuliers: dans les prochains mois, Madrid et Paris devraient accueillir son premier véhicule destiné aux flottes de taxis et VTC, "Limo", une berline électrique proposée sur abonnement; "Duo" et "Bento" en 2023, de petits véhicules à deux places pensés pour les flottes d'autopartage et pour les artisans; et "Hippo" en 2026, une petite camionnette conçue pour la livraison urbaine.

tsz/laf/spi

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