Il s'agirait le cas échéant des premières pertes enregistrées par le groupe en huit ans, a précisé à l'AFP une porte-parole. Il avait affiché l'an dernier un bénéfice net de 72,6 milliards de yens (-38,6% sur un an).
Mitsubishi Motors n'avait pu livrer d'estimations plus tôt, faute de pouvoir évaluer les répercussions du scandale. Il a désormais fait les calculs et chiffre l'impact à 205 milliards de yens pour l'exercice en cours.
L'affaire a éclaté le 20 avril quand le constructeur a avoué des manipulations de données sur quatre modèles de mini-véhicules, dont deux fabriqués pour son compatriote et partenaire Nissan, afin d'embellir leurs performances énergétiques. Il a ensuite reconnu avoir utilisé des tests non homologués au Japon depuis 25 ans sur plusieurs autres automobiles.
Mitsubishi Motors avait déjà indiqué la semaine dernière qu'il s'apprêtait à enregistrer une charge exceptionnelle d'au moins 50 milliards de yens (420 millions d'euros) pour dédommager les acheteurs japonais de véhicules dont les performances ont été sciemment truquées.
S'ajoutent à cela d'autres frais, dont les indemnités à verser à Nissan ainsi que le coût de la suspension de la production des modèles de mini-voitures touchées par le scandale. Le groupe espère reprendre leur commercialisation début juillet, a fait savoir mardi le PDG de Mitsubishi Motors, Osamu Masuko.
Les comptes d'exploitation devraient pour leur part rester dans le vert sur la période d'avril 2016 à mars 2017, un bénéfice de 25 milliards de yens étant anticipé (contre 138,4 milliards de yens en 2015/16). Le chiffre d'affaires pourrait quant à lui tomber à 1.910 milliards de yens, contre 2.267,8 milliards de yens un an plus tôt.
Déjà secoué par un vaste scandale il y a une douzaine d'années, le constructeur japonais, qui écoule un peu plus d'un million de voitures dans le monde par an, est affaibli par cette épreuve délicate mais il a reçu le soutien inattendu de Nissan, qui va injecter des fonds pour prendre 34% de son capital.
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