Mitsubishi : objectifs ambitieux pour remonter la pente

Le constructeur automobile japonais Mitsubishi Motors a dévoilé mercredi des objectifs de moyen terme ambitieux destinés à lui faire remonter la pente, après avoir été fragilisé l'an dernier par un scandale de données falsifiées, l'ayant conduit à rejoindre l'alliance Renault-Nissan.

Le constructeur vise une augmentation de ses ventes unitaires de véhicules de 30% d'ici la fin de son exercice fiscal 2019/2020, clos fin mars 2020, soit 1,3 million d'unités vendues sur l'exercice.

Il ambitionne également une hausse de 30% de son chiffre d'affaires sur la même période, pour le hisser à 2.500 milliards de yens (18,9 milliards d'euros au cours actuel), selon un communiqué.

Sa marge opérationnelle devrait atteindre "6% ou plus" d'ici mars 2020, contre seulement 0,3% sur son exercice 2016/17.

Pour parvenir à ces objectifs, le constructeur mise notamment sur les 4x4 de loisirs (SUV) et les véhicules hybrides rechargeables.

Grâce à des investissements en recherche-développement qui seront dopés de 50% en trois ans, pour atteindre 133 milliards de yens (environ 1 milliard d'euros), le groupe prévoit de lancer 11 modèles au cours de la période, dont 6 seront "entièrement nouveaux".

Au niveau géographique, la firme aux trois losanges veut mettre l'accent sur ses ventes en Chine, censées doubler d'ici mars 2020 à 220.000 unités par an.

Ses ventes unitaires doivent augmenter de 50% sur la même période en Asie du Sud-Est, pour atteindre 310.000 unités par an, et de 30% aux Etats-Unis où il vise 130.000 unités vendues en 2019/2020.

 

Cap sur l'électrique

Si cette croissance à marche forcée doit principalement venir des SUV et autres pick-ups, très gourmandes en carburant, Mitsubishi veut aussi s'adapter au virage global vers des modèles à faibles émissions.

Il prévoit ainsi de développer des versions électriques dans ses principales gammes, dont une mini-voiture au Japon dès 2020, un segment dans lequel il est très présent.

Pour compenser la hausse drastique des investissements du groupe, son plan prévoit aussi une réduction de ses coûts de production de 1,3% par an, et des synergies de moyen terme de plus de 100 milliards de yens par an (757 millions d'euros au cours actuel).

Ces synergies devront principalement provenir de son alliance avec Renault et Nissan, qui devrait lui permettre de réduire des coûts de matières premières et de recherche-développement, est-il précisé.

Mi-septembre, Renault, Nissan et Mitsubishi Motors ont annoncé viser un doublement des économies d'échelle de leur alliance à horizon 2022, où elles devront atteindre 10 milliards d'euros.

Mitsubishi Motors compte apporter sa pierre à l'édifice en proposant à ses partenaires son expertise dans la technologie hybride rechargeable, les SUV et les pick-ups, et leur faire profiter de sa forte présence dans le Sud-Est asiatique, a-t-il encore expliqué.

 

Nissan attendu le 8 novembre

Chaque groupe de l'alliance détaille séparément ses propres plans de moyen terme.

Renault a dévoilé le sien le 6 octobre. Nissan, qui a dû récemment rappeler 1 million de véhicules neufs au Japon en raison d'un scandale de certifications, a reporté la présentation de son plan au 8 novembre, date de publication de ses résultats du premier semestre.

En 2016, Mitsubishi Motors avait été emporté par un autre scandale, une vaste affaire de manipulation des performances énergétiques de plusieurs de ses modèles au Japon.

Conséquence: une perte nette d'environ 200 milliards de yens sur son exercice 2016/17 (1,7 milliard d'euros à l'époque), pour un chiffre d'affaires en chute de 16%.

Son compatriote Nissan avait dû lui porter secours en prenant 34% de son capital pour 237 milliards de yens (2,1 milliards d'euros).

Le PDG de Renault et de Nissan à l'époque, Carlos Ghosn, avait alors pris la présidence du conseil d'administration de Mitsubishi Motors pour piloter son redressement.

M. Ghosn a entretemps cédé la direction exécutive de Nissan, notamment afin de pouvoir mieux se concentrer sur l'articulation de l'alliance des trois groupes, revendiquant la place de numéro un mondial de l'automobile.

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