Mitsubishi Corporation monte au capital de Mitsubishi Motors

La maison de négoce japonaise Mitsubishi Corporation a annoncé mardi son intention de porter sa participation dans le constructeur d'automobiles Mitsubishi Motors à environ 20%, dans le but de renforcer son poids au côté de l'actionnaire principal qu'est Nissan.

Le géant du commerce détient actuellement 9,24% de son compatriote, derrière Nissan qui a acquis fin 2016 34% du groupe alors aux prises avec un scandale de falsification de données.

Il entend doubler sa part en rachetant des actions de trois autres firmes de la galaxie Mitsubishi: Mitsubishi Heavy Industries (6,89% sur les 8,34% détenus), The Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ (2,27% des 3,26%) et MHI Automotive Capital (1,60%) via une offre publique d'achat, selon un communiqué.

Le montant de la transaction est estimé à 120 milliards de yens, soit 906 millions d'euros (749 yens par titre, à comparer à un cours de clôture de 835 yens mardi à la Bourse de Tokyo).

Le groupe automobile deviendra ainsi "une des sociétés affiliées" de Mitsubishi Corporation, qui pourra enregistrer une partie des bénéfices du constructeur dans ses comptes.

Il travaillera aussi plus étroitement avec Nissan afin de poursuivre le redressement de Mitsubishi Motors, désormais partie intégrante de l'alliance formée avec le français Renault.

La coopération sera particulièrement renforcée "en Asie du sud-est et autres marchés émergents".

Après un exercice précédent perturbé par l'affaire de falsification des performances énergétiques de plusieurs modèles de mini-voitures, Mitsubishi Motors a retrouvé le chemin de la croissance cette année. Il espère finir 2017/18 dans le vert avec un bénéfice net de 100 milliards de yens, pour un chiffre d'affaires de 2.100 milliards de yens (16 milliards d'euros).

Mitsubishi Corporation, qui vend déjà des véhicules de la marque dans plusieurs pays, explique vouloir "renforcer son implication dans l'industrie automobile, dans une période de changements rapides et significatifs", notamment avec le développement des véhicules électriques et autonomes.

Ces dernières années, les maisons de commerce japonaises ont réorienté leur stratégie vers le négoce de produits autres que les matières premières (alimentation, distribution, transports), espérant échapper à des fluctuations brutales de cours et maintenir de la sorte une bonne rentabilité.

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