Mitsubishi: bénéfice net -67% au 1er trimestre

Mitsubishi, troisième membre de l'alliance Renault-Nissan, a annoncé mercredi une chute de 67% de son bénéfice net du premier trimestre 2019/20 sur fond de rentabilité en berne à cause des marchés chinois et américain.

Au terme des mois d'avril à juillet, la firme que présidait Carlos Ghosn jusqu'à novembre dernier, a dégagé un gain net de seulement 9,3 milliards de yens (76 millions d'euros), contre 28 milliards de yens un an plus tôt, qui était un bon cru.

Ses ventes ont proportionnellement assez peu chuté (-4,3% à 536 milliards de yens), mais assez pour plomber son profit d'exploitation qui a fondu de 86% à 3,85 milliards de yens.

MMC a certes écoulé 6.000 véhicules de plus qu'à la même période de l'an passé, soit 298.000 au total, mais il reconnaît souffrir d'une baisse de demande aux Etats-Unis et en Chine, d'importants marchés pour ses modèles 4x4, et cela l'a obligé à écouler les stocks accumulés depuis la fin d'année dernière, donc à casser les prix et sacrifier ses marges.

Il a en outre pâti d'effets de change négatifs qui ont achevé de massacrer sa rentabilité.

Le groupe avait prévenu à l'issue du précédent exercice que celui-ci ne serait pas bon et fait des prévisions en conséquence.

Il dit devoir revoir son fonctionnement pour réduire ses coûts, une équation difficile car dans le même temps, comme il le précise aussi, il doit investir afin de garantir son avenir.

Pour l'ensemble de l'année allant d'avril 2019 à mars 2020, il a conservé ses estimations antérieures et s'attend donc toujours à une chute de 51% de son bénéfice net à 65 milliards de yens, une baisse de 20% de son bénéfice d'exploitation à 90 milliards sur des ventes en repli de 2,6% à 2.580 milliards de yens.

Mitsubishi Motors est entré dans l'alliance Renault-Nissan fin 2016 quand Carlos Ghosn a décidé de le sauver après un scandale de falsifications de données, via une prise de participation de 34% par Nissan.

L'annonce des résultats peu reluisants de Mitsubishi Motors, qui a congédié M. Ghosn quelques jours après son arrestation en novembre dernier, intervient un jour avant la présentation des comptes trimestriels de Nissan qui vont être désastreux, comme l'a reconnu mercredi à demi-mot le groupe.

Nissan devrait simultanément annoncer la suppression de plus de 10.000 emplois dans le monde, conséquence malheureuse d'une restructuration qui est jugée inévitable.

A l'instar de Nissan, Mitsubishi Motors est poursuivi en justice par M. Ghosn qui les accuse de l'avoir démis de ses fonctions d'administrateur d'une filiale commune Nissan-Mitsubishi Motors établie aux Pays-Bas, désormais dissoute. La rupture de contrat est insuffisamment motivée, selon l'argumentaire de ses avocats.

kap/anb/bh

© 2019AFP