Michelin maintient son projet d'usine au Mexique

Le président de Michelin a indiqué mardi que le projet de nouvelle usine au Mexique n'était pas remis en cause par les récentes décisions de groupes américains d'orienter davantage leur production vers les Etats-Unis, sous pression de Donald Trump.

"La décision d'installer une usine au Mexique a été prise il y a bien des années, elle relève d'une stratégie normale de livrer nos clients là où ils sont, nous avons fait cela dans le monde entier, et donc le sujet mexicain n'est pas un sujet en soi", a déclaré Jean-Dominique Senard à l'AFP au salon automobile de Detroit (Michigan, nord).

En juillet dernier, le groupe français avait annoncé son intention de construire une usine de production de pneus haut de gamme pour voitures individuelles dans le centre du Mexique, un investissement de 450 millions d'euros.

A l'époque, Michelin avait indiqué que cette usine, à partir de fin 2018, devait produire 4 à 5 millions de pneus "destinés aux clients de Michelin disposant d'usines dans la région ainsi qu'à l'important marché intérieur nord-américain".

Le Mexique est devenu grâce aux accords de libre-échange nord-américains une importante base industrielle pour les constructeurs vendant aux Etats-Unis et au Canada, avec des coûts de production inférieurs.

Mais cette tendance pourrait être stoppée par l'activisme du président élu Donald Trump, parti en guerre contre les délocalisations.

M. Trump, qui succèdera dans 10 jours à Barack Obama à la Maison Blanche, s'est félicité, après des messages incisifs sur Twitter, d'avoir obtenu de grands groupes qu'ils construisent de nouveaux modèles ou investissent aux Etats-Unis plutôt qu'au Mexique. C'est le cas de Ford et Fiat-Chrysler.

M. Senard s'est dit mardi "tout à fait serein" face à cette possible nouvelle donne touchant ses clients, alors que Michelin réalise plus du tiers de son chiffre d'affaires mondial dans la zone Amérique du Nord.

"Ce qui est important, c'est de savoir que nous avons aux Etats-Unis 18.500 personnes qui travaillent pour le groupe Michelin, nous avons 15 usines", a-t-il remarqué.

"J'envisage de toutes façons une croissance de notre présence dans cette région du monde, aux Etats-Unis en particulier, donc ça va suivre nos plans stratégiques. Nous n'avons pas grand-chose à changer" à nos projets, a-t-il dit.

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