Michelin : La Roche-sur-Yon arrêtée dans quelques mois?

L'usine Michelin de La Roche-sur-Yon (Vendée) dont la fermeture a été annoncée la semaine dernière pour fin 2020, pourrait cesser de fonctionner "dans quelques mois", a précisé la direction mercredi alors que les syndicats appellent à une journée de grève jeudi.

"En aucun cas je crois qu'on tiendra jusqu'à fin 2020, je pense qu'on va s'arrêter dans quelques mois", a estimé Jean-Paul Chiocchetti, le directeur de Michelin France lors d'un point presse.

Le départ potentiellement rapide de salariés vers de nouveaux employeurs ou vers d'autres sites Michelin et le fait que l'usine ne peut fonctionner qu'avec un certain nombre de personnes et de compétences peuvent avancer la fermeture du site, a-t-il expliqué.

Au total 619 salariés sont concernés par la fermeture de l'usine vendéenne qui fabrique des pneus poids lourds et les négociations n'ont pas encore débuté.

"Le choix d'aller vers des négociations ou pas, se fera après consultation de l'ensemble des salariés par vote à bulletins secrets", ont souhaité quatre organisations syndicales (CFDT, CFE-CGC, FO et SUD) dans un communiqué annonçant un vote prévu vendredi à la Roche-sur-Yon.

Par ailleurs, elles appellent à une grève nationale chez Michelin jeudi pour "défendre nos emplois sur tous les sites".

La CGT s'est jointe à cet appel pour se "battre ensemble" jeudi et annonce une autre journée de grève le 24 octobre. Elle a également sollicité l'avocat Fiodor Rilov, impliqué dans de nombreux conflits sociaux (Ascoval, Whirpool, Continental, Samsonite) pour évoquer une action juridique.

Si les salariés choisissent d'aller vers une négociation, une première réunion pourra avoir lieu le 22 octobre, a indiqué M. Chiocchetti. Avec "une action en justice (...) je ne vois pas comment ils pourraient empêcher l'entreprise Michelin de fermer le site de La Roche-sur-Yon", a-t-il par ailleurs commenté.

Jean-Paul Chiocchetti a précisé avoir reçu déjà "plus de 300" offres d'emplois dans la zone de la Roche-sur-Yon, qui connaît le plein emploi, même s'il explique que Michelin souhaite avant tout encourager la mobilité interne vers ses autres usines en France.

Enfin, une particularité du plan de départ est que l'usine vendéenne est celle qui a "la moyenne d'âge la plus jeune de tous les sites Michelin". Ainsi, "au maximum 80 personnes" pourraient être concernées par des départs à la retraite "autour de 56 ans".

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