Michelin: CO2 à -20% pour ses produits d'ici à 2030

Michelin s'est fixé pour objectif de réduire de 20% les émissions de CO2 dues à ses produits d'ici à 2030, indique à l'AFP son président Jean-Dominique Senard, en se déclarant favorable, en pleine COP21, à un "prix du carbone".

L'activité de Michelin contribue à l'émission de "120 millions de tonnes de CO2 par an", à plus de 90% le résultat de "l'énergie nécessaire à la rotation des pneus", selon M. Senard pour qui, "la valeur générée par le pneumatique dans ce combat contre le CO2 est immense".

Pour Michelin, qui a lancé des pneus "verts" à faible résistance au roulement dès les années 1990, et continue à les alléger, la lutte contre les émissions va de pair avec la mise à jour de ses produits, remarque le dirigeant de la firme au Bibendum, qui consacre plus de 600 millions d'euros par an à la recherche et au développement.

"Il se trouve que nous avons fondé notre performance économique sur la performance de nos pneumatiques dont une des principales composantes est l'efficience énergétique", argumente M. Senard.

"A chaque nouvelle génération (de pneus), on fait des gains de deux à quatre grammes de CO2, si on transmettait ça en investissements équivalents dans l'industrie automobile, ça représenterait des montants énormes", fait-il valoir.

En plein sommet COP21 sur le climat, le chef d'entreprise se déclare en outre "profondément favorable" à "une valeur du carbone".

"La question qui se pose est bien sûr la compétitivité générale des affaires et je n'imagine pas une taxe carbone qui soit isolée en tant que telle et qui vienne déséquilibrer la compétitivité de nos industries en fonction du lieu de fabrication des pneumatiques. En revanche, si cette taxe carbone venait en substitution d'autres taxes, ce serait vertueux", dit-il.

Quant aux résultats à attendre du sommet à Paris, M. Senard prévient qu'"il ne faut pas non plus attendre un miracle". "Si les accords politiques aboutissaient sur des décisions contraignantes, ce serait une forme d'idéal, mais je vois plutôt cela comme un processus en cours avec une accélération du rythme, et déjà ça, c'est en soi une bonne nouvelle".

"Il n'y a pas que les Etats qui doivent jouer leur rôle en matière de réglementation et favoriser le secteur privé pour qu'il puisse engager son innovation (...) le secteur privé fera le travail", assure-t-il, alors que Michelin s'engage aussi à réduire de 50% les émissions moyennes de ses usines d'ici à 2030.

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