Michelin chute de plus de 11% en Bourse

Le titre de Michelin déclinait de près de 8% vendredi matin à la Bourse de Paris et concluait ma journée à -11,16% alors que le fabricant français de pneumatiques s'attend à un ralentissement conjoncturel pour la fin de l'année, notamment en Chine.

Vendredi, le titre Michelin perdait 7,85% à 91,14 euros dès l'ouverture, dans un marché en repli de 0,89%. Il finissait la journée à -11,16%, à 87,74 euros.

Le groupe de Clermont-Ferrand a pourtant réalisé un bon troisième trimestre, avec une hausse des ventes de 5,2%, supérieure aux attentes, à 5,61 milliards d'euros, mais il anticipe une baisse des marchés en fin d'année, notamment en Chine. En Europe également, l'entrée en vigueur de nouvelles normes d'homologation WLTP pour les voitures a entraîné une chute des immatriculations depuis le 1er septembre, a expliqué le groupe.

Sur l'ensemble de l'année, Michelin anticipe désormais une hausse de 0,5% du marché mondial des pneumatiques tourisme, au lieu de 1,5% prévu jusqu'ici. Sur le seul dernier trimestre, ce marché est même attendu en baisse de 0,5%. Ainsi le groupe s'attend-il désormais à "une légère croissance" de ses ventes sur l'ensemble de 2018, a annoncé jeudi soir le directeur financier Marc Henry.

Le manufacturier français, qui vend sur tous les grands marchés mondiaux, souffre également de la baisse des devises dans plusieurs pays, notamment en Turquie, en Argentine, en Russie et au Mexique.

Il précise ainsi qu'il a imposé des "hausses de prix importantes" sur ces marchés, pour compenser la chute des devises. Il avertit aussi que ces hausses vont affecter ses volumes de ventes à court terme.

"Michelin a lancé une petite alerte sur ses résultats, mais qui ressemble davantage à une volonté pour la société de maintenir un niveau satisfaisant de marge, d'avoir cette capacité à répercuter une augmentation de prix dans ses ventes", a commenté auprès de l'AFP Frédéric Rozier, gestionnaire de portefeuille chez Mirabaud France.

"C'est une adaptation de la société au contexte macroéconomique", a-t-il poursuivi, estimant que cette révision à la baisse des résultats du groupe se justifiait pleinement étant donné l'évolution du marché des changes et celle du marché des matières premières.

D'autant que, pour M. Rozier, "les investisseurs avaient été préparés à cette révision par les alertes de constructeurs comme Continental cet été", ce qui rend un peu "étonnante" une sanction de cette ampleur sur le titre.

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