Michelin : CA à +0,9%, volumes à +4% au 1er trimestre

Michelin a publié mercredi un chiffre d'affaires en légère hausse de 0,9% pour le premier trimestre, la nette progression des volumes écoulés (+4%) étant partiellement annulée par une baisse des prix et un effet de changes.

Le fabricant français de pneumatiques, dont les ventes ont atteint 5,06 milliards d'euros sur les trois premiers mois de l'année, confirme par ailleurs ses objectifs financiers pour l'ensemble de l'exercice, a-t-il indiqué dans un communiqué.

La principale activité de la firme au Bibendum, les ventes de pneus destinés aux voitures de tourisme et aux camionnettes, a connu une progression de 4,3% sur la période à 2,9 milliards d'euros. La marque Michelin, orientée haut de gamme, a progressé de 4% et les autres marques (BF Goodrich, Kleber, Tigar....) de 8%.

De leur côté, les ventes de la branche poids lourds, où la concurrence asiatique est particulièrement féroce, ont reculé de 3% à 1,43 milliard d'euros, même si les volumes ont progressé de 3% selon Michelin qui pointe "l'effet fortement défavorable des parités monétaires".

Plus précisément, "l'effet favorable lié au dollar américain ne limite que partiellement les impacts défavorables du real brésilien, du peso argentin et dans une moindre mesure du peso mexicain, du rouble russe, de la livre turque, du rand sud-africain et du yuan chinois", a détaillé l'entreprise.

En période de chute des cours des matières premières, Michelin a aussi baissé ses prix pour respecter des clauses d'indexation, et celles-ci ont été "partiellement compensées par les hausses de prix décidées face à la chute des monnaies au Brésil et en Russie" selon le communiqué.

Les autres activités (pneus de machines agricoles, deux-roues, avions, cartes, guides...) se sont quant à elles repliées de 4,2% à 738 millions d'euros. Michelin a évoqué en particulier un "effet défavorable des clauses matières premières" et une baisse des volumes destinés aux engins de travaux.

Tout compris, les volumes (en tonnes) ont progressé de 3,7% sur trois mois par rapport à la même période de 2015, mais l'effet d'une baisse des prix a amputé cette hausse de 1,3% et les taux de change de 1,9% supplémentaires. Il faut aussi compter avec un effet de périmètre favorable de 0,4%, a détaillé l'entreprise.

 

Europe et Amérique du Nord "toujours porteurs"

Du point de vue géographique pour son activité tourisme et camionnette "première monte", c'est-à-dire les pneus livrés aux constructeurs automobiles pour montage dans leurs usines, Michelin a noté que le premier trimestre s'était inscrit "dans la continuité de l'année 2015".

L'entreprise a évoqué "des marchés toujours porteurs en Europe de l'Ouest, en Amérique du Nord, en Chine (+4 %)" ainsi qu'en Afrique-Inde-Moyen Orient (+7%).

En revanche, Michelin n'a noté "aucun signe de reprise dans les nouveaux marchés d'Amérique du Sud (-23%), dont le Brésil (-43%), de l'ASEAN (-7%) et d'Europe de l'Est (-29%)".

Et pour l'activité dite de "remplacement", toujours destinée aux automobiles et utilitaires, le groupe clermontois a remarqué que "les marchés de l'ensemble des zones géographiques (étaient) en croissance, à l'exception de l'Amérique du Sud et du Brésil (-6%) qui reflètent l'économie morose de la zone".

En outre la demande de pneus de remplacement est "toujours bien orientée en Chine (+9%) malgré un ralentissement de l'économie", selon Michelin.

Dans cet environnement contrasté, le groupe présidé par Jean-Dominique Senard a confirmé mercredi ses objectifs pour l'année en cours, énoncés lors de la présentation de ses résultats annuels 2015 à la mi-février.

Il compte donc toujours sur "une croissance des volumes au moins en ligne avec l'évolution mondiale des marchés, un résultat opérationnel en croissance avant éléments non récurrents hors effet de change et la génération d'un cash-flow (flux de trésorerie, NDLR) libre structurel supérieur à 800 millions d'euros".

Michelin a réalisé un bénéfice net en hausse de 12,8% pour 2015, à 1,16 milliard d'euros, tandis que son chiffre d'affaires a atteint 21,2 milliards d'euros, en progression de 8,4% sur fond là aussi de guerre des prix.

tq/fpo/mbo

© 2016AFP