Michelin a bien résisté à la pandémie en 2020

Malgré un recul des ventes de 15% et un résultat net divisé par trois, Michelin reste positif. Le groupe a bien résisté à la crise sanitaire en 2020 et prévoit un retour à la normale pour 2022, a indiqué le pneumaticien lundi en présentant ses résultats annuels.

Le groupe français a vu ses ventes reculer de 15%, à 20 milliards d'euros. Son résultat net a été presque divisé par trois mais il est resté positif à travers cette année marquée par la pandémie de coronavirus, passant de 1,730 milliard en 2019 à 625 millions d'euros en 2020.

Dans le détail, en plus d'une perte de productivité, les mesures de protection et de désinfection ont coûté 98 millions d'euros. Les ventes du secteur automobile ont notamment chuté de 14,7%, et celles du transport routier de 15,7%.

Au second semestre 2020, l'activité industrielle était encore "perturbée par le Covid-19, mais dans une moindre mesure, et a été portée par la reprise de la demande plus forte qu'attendue", souligne Michelin, qui espère continuer sur cette tendance en 2021.

Avec cette reprise, les stocks sont descendus à un niveau "exceptionnellement bas", selon le groupe.

 

Contexte incertain

"Dans ce contexte incertain, le groupe poursuit ses efforts de compétitivité", a indiqué son président Florent Menegaux, "et continue d'orienter sa production vers les pneus haut de gamme et de spécialité, tout en accélérant son développement dans les matériaux de haute technologie et les offres de services et solutions".

La crise du Covid-19 a fait baisser les volumes de 14% au cours de l'année. Le résultat opérationnel des activités courantes (dit résultat opérationnel des secteurs) de Michelin s'établit à 1.878 millions d'euros, en baisse de 37%.

Pour tenir, le pneumaticien a réduit ses investissements d'environ 30% et ses frais généraux de 240 millions d'euros.

Michelin se félicite également que l'effet "prix-mix" (+1,2%), lié à la hausse des prix unitaires et à la vente de produits plus haut de gamme, et la baisse des prix des matières premières (-279 millions), lui aient permis de limiter la casse.

Le groupe a également bénéficié à la marge du rebond de la demande dans les secteurs agricoles, de la construction et du côté des deux-roues.

Après l'avoir retardé de 18 mois, le groupe a également annoncé début janvier un "plan de compétitivité" qui prévoit de supprimer jusqu'à 2.300 postes en France sur trois ans, sans départs contraints.

 

Retour à la normale en 2022

Michelin va proposer un dividende de 2,30 euros par action, soit plus que les 2 euros distribués sur l'exercice précédent, et plus que le montant prévu par les analystes pour 2021.

Le groupe clermontois s'attend à retrouver le niveau d'activité 2019 à partir du deuxième semestre 2022. En 2021, dans un contexte encore "très incertain", le résultat opérationnel des secteurs annuel devrait être supérieur à 2,5 milliards d'euros à parités constantes.

"Le marché est en train de rebondir mais nous ne sommes pas complètement sortis de la crise", a souligné le directeur financier du groupe, Yves Chapot, lors d'une conférence de presse avec des analystes.

Michelin prévoit entre 6 et 10% de hausse sur le marché Tourisme et camionnettes, +4 à +8% sur les marchés Poids lourds, et +8 à +12% dans les activités de spécialité.

Le groupe disposait au 31 décembre 2020 de plus de deux milliards d'euros de flux de trésorerie, en progression de 862 millions comparé à la même période en 2019. Le groupe a réduit sa dette à 3,5 milliards d'euros, soit 1,6 milliard d'euros de moins qu'en 2019.

"Nous avons pu plus que compenser l'effet négatif de ces vents contraires", a souligné Yves Chapot.

Michelin doit présenter en ligne le 8 avril son nouveau plan stratégique pour les dix années à venir.

tsz/ico/rhl

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