Michelin: bénéfice en hausse de 9%, objectifs confirmés

Fort d'une amélioration de sa rentabilité malgré un repli du chiffre d'affaires, Michelin a publié mardi un bénéfice net en hausse de 9% à 769 millions d'euros au titre du premier semestre et confirmé ses objectifs pour 2016.

Les ventes nettes du manufacturier français de pneumatiques ont atteint 10,29 milliards d'euros sur la période (-2%), la hausse des volumes de 2,5% étant contrebalancée par l'effet négatif des changes et des clauses d'indexation des cours des matières premières.

La société clermontoise, qui a renforcé son plan de compétitivité, a dit en avoir tiré 155 millions d'euros d'économies au premier semestre. Elle a amélioré sa rentabilité, sa marge opérationnelle sur activités courantes s'établissant à 13,7% (+1,7 point).

Le président de Michelin, Jean-Dominique Senard, a salué un résultat "particulièrement fort", compte-tenu des "évolutions contrastées" des marchés. "Les volumes sont en croissance, et supérieurs à ceux des marchés de toutes les activités" de l'entreprise, a-t-il remarqué lors d'une conférence de presse à Paris.

Par rapport à la période correspondante de 2015, le flux de trésorerie libre est repassé dans le vert à 8 millions d'euros contre -219 millions, tandis que le ratio d'endettement net est resté stable et faible, à 18% (1,72 milliard d'euros).

Plus de 57% du chiffre d'affaires total, soit 5,9 milliards d'euros, provient de la branche de pneus de "tourisme et camionnette". Cette activité a crû de 1% par rapport au premier semestre 2015 et sa marge opérationnelle s'établit à 13,8% (+3 points).

Par zones géographiques, l'activité "première monte", soit les pneus livrés aux constructeurs automobiles dans leurs usines, bénéficie de marchés "toujours porteurs" en Europe de l'Ouest (+7%), en Amérique du Nord (+3%) et en Chine (+6%) notamment.

En revanche, "les marchés d'Amérique du Sud (-19%), de l'ASEAN (sud-est asiatique), du Japon et de la Corée du Sud (-3%) demeurent à des niveaux historiquement bas", a relevé Michelin.

 

Brexit: "savoir raison garder"

L'activité "remplacement" bénéficie quant à elle d'une demande en hausse "dans l'ensemble des zones géographiques", à l'exception des marchés d'Amérique du Sud et d'Europe de l'Est "qui reflètent leur environnement économique toujours déprimé".

La branche "poids lourd et distribution associée" (28% de l'activité) a vu son chiffre d'affaires reculer de 5,2% à 2,9 milliards d'euros. La rentabilité opérationnelle s'est toutefois améliorée, de 0,3 point à 9,9%.

Si la demande "reste porteuse" en Europe de l'Ouest (+6%) et positive en Chine (+3%), elle s'effondre en Amérique du Nord (-12%) dans le secteur "première monte". Dans le secteur "remplacement", Michelin pointe un recul de la demande en Chine (-8%) mais celle-ci reste "dynamique" en Europe (+5%).

Le solde du chiffre d'affaires (14,2%) est dû aux activités de spécialités (génie civil, pneus agricoles, deux roues, avions...) qui, à 1,47 milliard d'euros, reculent de 5,7%. La marge opérationnelle de cette branche reste élevée (20,6%) même si elle se replie de 0,9 point sur un an.

Michelin a confirmé ses objectifs financiers pour 2016 d'"une croissance des volumes supérieure à l'évolution mondiale des marchés, d'un résultat opérationnel sur activités courantes en croissance hors effet de change et de génération d'un cash-flow libre structurel supérieur à 800 millions d'euros".

L'entreprise a souligné que "sur le reste de l'année 2016, les marchés Tourisme camionnette et Poids lourd devraient se montrer moins dynamiques en Amérique du Nord et en Europe, tandis qu'ils devraient rester porteurs en Tourisme camionnette en Chine".

Interrogé sur les conséquences du vote de sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, M. Senard a appelé à "savoir raison garder". "S'agissant de Michelin, l'impact du Brexit à court terme est très limité", même si la chute du cours de la livre a contraint l'entreprise à relever ses prix sur le marché britannique, selon lui.

"La question du Brexit se pose plutôt par les impacts indirects qu'il pourrait avoir sur le reste de l'Europe dans les mois qui viennent. Evidemment notre activité, comme beaucoup d'autres, gagnerait à une stabilité de la situation sur le Continent", a-t-il ajouté.

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