Mercedes-Benz en forme au troisième trimestre mais prudent pour la suite

Le fabricant allemand de voitures haut de gamme Mercedes-Benz a affiché une belle santé au troisième trimestre, doublant son bénéfice net sur un an grâce à une amélioration des ventes, notamment en Chine, et des prix élevés.

Le bénéfice net a atteint près de 4 milliards d'euros pour un chiffre d'affaire en hausse de 19%, à 37,7 milliards d'euros, malgré les tensions qui persistent sur les chaînes d'approvisionnement, a annoncé le constructeur mercredi.

Le groupe de Stuttgart reste cependant prudent pour les mois à venir, compte tenu du "degré exceptionnel d'incertitude" entourant les conditions macroéconomiques et géopolitiques.

"D'autres effets dus à l'évolution rapide de la situation en Russie et en Ukraine ne sont pas connus et n'ont pas encore été pris en compte dans nos chiffres clés, mais pourraient éventuellement avoir des conséquences négatives importantes sur nos activités commerciales", prévient le groupe.

Il s'inquiète aussi du risque de voir la demande fléchir, en raison "de la persistance d'une pression inflationniste très élevée pour les consommateurs et les entreprises".

"Nous voyons le risque de récession en Europe, nous ne le nions pas et nous restons prudents" a constaté Harald Willhelm, membre du conseil d'administration, lors d'une conférence de presse téléphonique.

Reprise en Chine 

"Mais nous disposons d'un carnet de commandes très important en Europe qui devrait soutenir une demande de bon niveau jusqu'en 2023", a-t-il assuré.

La reprise sur le marché chinois, grâce aux aides publiques à l'achat après le coup d'arrêt de la pandémie, sont les raisons "principales" de l'amélioration des ventes entre juillet et septembre.

Rien qu'en Chine, le plus gros marché du groupe, Mercedes a vendu 222.600 voitures, en hausse de près de 70% sur un an, un chiffre "nettement supérieur à celui de l'année précédente, lorsque la pénurie de semi-conducteurs et les mesures contre le Covid ont restreint l'offre", selon le communiqué.

La hausse est plus modérée en Europe où le groupe, né de la scission de Daimler en deux entités, Mercedes-Benz d'un côté et Daimler Truck de l'autre, a vendu 146.100 voitures, soit une augmentation de 20%.

A la bourse de Francfort, le titre perdait 1,14% à 57,94 euros à 10H30.

Le bénéfice avant intérêts et taxes (Ebit) augmente, lui, de 83% pour atteindre 5,2 milliards d'euros.

Le calcul des bénéfices a été effectué sur un périmètre d'activités continues prenant en compte la sortie de Daimler Truck, la branche poids lourds, devenu un groupe indépendant fin 2021.

Effet prix 

Le groupe pointe également les bonnes ventes de modèles de luxe et le doublement des ventes de voitures électriques.

"Les commandes continuent de dépasser l'offre, qui reste limitée par la pénurie persistante de semi-conducteurs et les goulots d'étranglement logistiques", a assuré le groupe allemand.

Comme d'autres entreprises du secteur automobile, Mercedes profite de cette forte demande et d'une offre réduite en raison des problèmes logistiques.

Dans ce contexte, les prix des véhicules vendus ont augmenté et les constructeurs automobiles américains dégagent de juteux bénéfices.

Le groupe se félicite d'une augmentation de la marge ajustée de sa branche phare "Mercedes-Benz Cars", qui a atteint 14,5% au troisième trimestre.

Le fabricant de la célèbre classe A relève d'ailleurs son objectif de marge pour cette activité automobile entre 13 et 15%, contre 12 à 14% jusqu'ici.

Mercedes-Benz rappelle son objectif d'économies de gaz de 50% en Allemagne et de passer à terme du gaz à l'électricité renouvelable.

"Nous sommes actuellement sur le point de parvenir à une réduction de 20% de notre consommation de gaz et continuons nos efforts ", a Harald Willhelm.

Il avait annoncé en septembre dernier l'installation d'un parc éolien d'une puissance de plus de 100 mégawatts sur son site de Papenburg, dans le nord de l'Allemagne. Les éoliennes devraient couvrir "plus de 15% des besoins en électricité de Mercedes-Benz en Allemagne à partir du milieu de la décennie", d'après le communiqué.

Dans la foulée de la publication de ses résultats, Mercedes-Benz a annoncé vendre ses parts dans ses filiales russes à un investisseur local, une cession "cohérente" avec les sanctions occidentales décrétées au moment de l'invasion russe, a commenté M. Willhelm, sans chiffrer l'impact de cette cession.

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