Matra: annulation de l'indemnisation de 300 salariés

Matra Manufacturing & Services (groupe Lagardère) a obtenu mercredi en appel l'annulation de l'indemnisation décidée en première instance par le conseil des prud'hommes de Blois pour 302 anciens salariés de son usine de voitures de Romorantin (Loir-et-Cher) licenciés en 2003, a-t-on appris jeudi auprès de leur avocat.

Le conseil des prud'hommes de Blois avait condamné en janvier 2014 Matra Manufacturing & Services à payer individuellement 18.000 euros d'indemnités à plus de 300 anciens salariés de son usine de Romorantin, estimant qu'ils avaient été licenciés en 2003 "sans cause réelle ni sérieuse".

Le conseil des prud'hommes avait relevé l'absence de courrier pour la saisine de la commission paritaire de reclassement, Matra manquant ainsi à son obligation de notifier des propositions de reclassement claires et précises, par courrier et de manière individuelle.

La cour d'appel d'Orléans a estimé en revanche qu'aucun formalisme particulier n'était requis en la matière.

L'avocat des salariés, Me Christian Quinet, s'est indigné de cette décision, estimant qu'on "ne reclasse pas 3.000 salariés par des coups de téléphone". Les salariés et leur avocat doivent décider d'ici 15 jours d'un éventuel recours en cassation.

Matra Automobile, quatrième constructeur français, avait définitivement fermé en 2003 ses usines de production à Romorantin, qui comptaient encore un millier de salariés, après l'échec commercial de son coupé haut de gamme, la Renault Avantime.

Environ la moitié des anciens salariés de Matra Automobile ont retrouvé un emploi 12 ans après, mais à des salaires inférieurs à ceux qu'ils avaient à l'époque (2.000-2.200 euros brut).

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