Marché VN Europe: seulement 1% de croissance attendu en 2018

La croissance du marché des voitures neuves dans l'Union européenne devrait ralentir à 1% cette année, après une croissance de 3,4% l'an dernier, selon une prévision de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) publiée mercredi.

L'ACEA s'inquiète particulièrement des conséquences de la politique de réduction des émissions de CO2 en Europe, mais aussi du Brexit, avec un marché britannique qui a commencé à reculer l'an dernier.

"L'industrie automobile européenne est sur la voie du redressement, arrivant finalement près des chiffres de vente et de production d'avant-crise au terme d'une décennie", a déclaré dans un communiqué, Carlos Tavares, patron du constructeur français PSA et président de l'ACEA, qui regroupe 14 fabricants de véhicules sur le continent.

Les immatriculations de voitures particulières neuves dans l'UE ont franchi en 2017 la barre des 15 millions d'unités pour la première fois depuis 2007, à 15,1 millions.

L'Europe a ainsi enregistré sa quatrième année de croissance consécutive, après une dégringolade jusqu'à 11,8 millions de voitures en 2013, dans le sillage de la crise financière de 2008.

"Mais cette croissance est fragile à la lumière de réglementations européennes majeures qui nous attendent, notamment de nouveaux objectifs de CO2 (...) et face à la menace du Brexit", a estimé M. Tavares.

L'ACEA a déjà exprimé à plusieurs reprises son inquiétude face à la politique climatique de Bruxelles. Début novembre, elle avait jugée "très agressive" la stratégie de la Commission européenne pour limiter les émissions de CO2 des véhicules automobiles.

La Commission avait annoncé qu'elle souhaitait que la moyenne des émissions des voitures et utilitaires légers recule de 30% en dix ans, avec un objectif intermédiaire de -15% en 2025.

Les constructeurs européens misaient jusqu'à récemment sur le diesel pour réduire les émissions de leurs véhicules. Mais la chute des ventes, accélérée par le scandale des moteurs truqués de Volkswagen, leur complique singulièrement la tâche.

Ils tentent désormais de développer à la hâte une gamme de véhicules électriques, sans certitude sur la demande réelle des consommateurs pour ces motorisations qui restent très minoritaires pour l'instant.

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