Manifestation devant Renault au Mans des salariés de deux fonderies de la Vienne

Environ 350 personnes, en majorité des salariés de deux fonderies sous-traitantes de l'industrie automobile de la Vienne, placées en redressement judiciaire, ont manifesté vendredi devant l'usine Renault du Mans, a constaté un photographe de l'AFP.

Le groupe automobile reste le principal donneur d'ordre de ces deux fonderies qui lui appartenaient jusqu'en 1999. Il s'agit de la Fonderie du Poitou Fonte (FPF), installée à Ingrandes-sur-Vienne, près de Châtellerault (Vienne) et de l'usine mitoyenne Saint-Jean Industries (ex-Fonderies Alu) qui emploient chacune environ 400 salariés.

"Alu-Fonte = FDP FDP = Fonderies Renault", "Renault Macron, nous refusons de traverser la rue", signé "Fondeurs gaulois", "Fondeurs pas chômeurs", pouvait-on lire sur des banderoles accrochées aux grilles de l'usine.

Les manifestants, qui avaient fait le voyage à bord de six autocars, ont déversé des confettis devant les grilles de Renault où ont été allumés quelques fumigènes.

"Nous revendiquons, avec ces salariés, leur réintégration au sein du groupe Renault dont ils étaient partie intégrante jusqu'en 1999", a expliqué Fabien Gâche, délégué central CGT Renault.

"D'abord parce que Renault a besoin de se réapproprier des métiers de la fonderie qui lui manquent. Ensuite, parce que cela permettrait de pérenniser un secteur d'activité qui, avec les emplois induits, concerne sans doute autour de 3.000 emplois directement impliqués dans la région de Chatellerault", a poursuivi le responsable syndical. Cela pour "permetttre à Renault de continuer à être innovant, plus exactement de le redevenir", a-t-il ajouté.

PFF fabrique des blocs moteurs. L'entreprise a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Poitiers qui a fixé au 28 février la date limite de dépôt d'une offre de reprise.

Le tribunal de commerce de Poitiers s'était ainsi aligné sur la date fixée par le tribunal de commerce de Lyon pour un dépôt d'offre de rachat de l'usine Saint-Jean-Industries, elle-même en redressement judiciaire depuis novembre 2018 et qui cherche un repreneur.

Le propriétaire de FPF, Jérôme Rubinstein, avait déjà affirmé qu'une offre groupée pour les deux sites lui semblait "la meilleure solution industrielle".

Le sous-traitant subit une baisse d'activité importante qu'il impute notamment à la fin annoncée du diesel, qui a fait chuter de "plus de 40%" ses commandes de blocs moteurs au second semestre 2018, alors que 70% de sa production est destinée au diesel. La fonderie Alu travaille à près de "90%" pour Renault, selon la CGT.

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