Malgré le coronavirus, FCA et PSA déterminés à fusionner

Les constructeurs Fiat Chrysler (FCA) et PSA (Peugeot Citroën) restent déterminés à finaliser leur fusion fin 2020-début 2021, malgré la pandémie de coronavirus qui a provoqué l'effondrement du marché automobile et entraîné une lourde perte trimestrielle pour le groupe italo-américain.

"Malgré cette situation inattendue et sans précédent, FCA et le groupe PSA restent engagés à mener une fusion à parité (50/50), pour créer un leader mondial de la mobilité. Ensemble, nous continuons à faire avancer les différents volets pour finaliser la fusion et nous confirmons notre engagement à terminer l'opération d'ici la fin 2020 ou le début 2021", a souligné FCA dans un communiqué.

Le constructeur italo-américain, qui compte les marques Fiat, Chrysler, Jeep, Maserati, Alfa Romeo, Dodge et Ram, doit fusionner avec PSA, qui détient Peugeot, Citroën, DS, Opel et Vauxhall, pour donner naissance au numéro 4 mondial du secteur.

La crise provoquée par l'épidémie de Covid-19 et la chute des valorisations boursières du secteur automobile ont fait naître des doutes sur le montage financier de l'opération.

Mais "les termes de l'accord avec PSA n'ont pas changé", a affirmé jeudi le patron de FCA, Mike Manley, lors d'une conférence téléphonique avec les analystes.

Début avril, le patron du groupe français, Carlos Tavares, avait déjà assuré, dans un message transmis à l'AFP, que les équipes "accélé (raient) le rythme" pour finaliser au plus tôt la transaction.

 

Chiffre d'affaires en berne

Durement affecté par l'effondrement du marché automobile et les mesures de confinement prises dans le monde entier, Fiat Chrysler a essuyé une perte nette de 1,7 milliard d'euros au premier trimestre.

Il réalise ainsi un résultat bien pire qu'attendu, les analystes ayant prévu un bénéfice net de 266 millions, selon le consensus du fournisseur d'informations financières, Factset Estimates.

Son chiffre d'affaires a lui chuté de 16%, à 20,56 milliards d'euros, contre 21,71 milliards d'euros attendus par les analystes. Il a vendu sur les trois premiers mois de l'année 818.000 véhicules, un chiffre en baisse de 21% sur un an.

Le groupe, qui avait retiré le 18 mars ses prévisions pour 2020 en raison des répercussions de l'épidémie sur le marché automobile et le fonctionnement de ses usines, a précisé jeudi qu'il donnerait des indications pour le futur "dès qu'il y aura une plus grande visibilité de l'impact complet de la crise".

Le marché automobile européen a chuté de 55,1% en mars, affecté par la fermeture de concessionnaires dans de nombreux pays, selon l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).

Et la situation en avril a été encore pire: les immatriculations de voitures neuves se sont effondrées de 97% au Royaume-Uni, de 97,5% en Italie (avec une chute de 96,3% pour FCA) et de 89% en France.

 

Réouverture progressive des usines

FCA a dû fermer progressivement ses usines dans le monde entier à cause de l'épidémie. Il les a rouvertes partiellement depuis le 27 avril en Italie, tandis qu'elles restent fermées notamment en Pologne, Serbie, Inde ou Etats-Unis, où elles rouvriront peu à peu dans les prochaines semaines. La réouverture complète est prévue en juillet.

Le constructeur a dans le même temps participé à l'effort collectif de lutte contre la pandémie, en produisant des masques et en apportant son aide pour la fabrication de respirateurs.

"Dans cette adversité sans précédent, FCA a toujours donné la priorité à la santé et à la sécurité des personnes et des communautés", a souligné M. Manley.

Tout en notant que l'épidémie continuait d'avoir un "impact significatif sur les activités" du groupe, il s'est dit "confiant que grâce à l'expérience de la direction et à l'engagement des employés", FCA sera "en mesure de traverser cette crise et d'en sortir bien positionné pour croître et prospérer".

Le deuxième trimestre sera le pire de l'année, a néanmoins averti le directeur financier Richard Palmer.

Fin mars, M. Manley avait décidé de réduire son salaire de 50% pendant trois mois, afin de "protéger la santé financière" du groupe et d'"éviter une réduction de personnel". Les membres du conseil exécutif ont eux réduit leurs salaires de 30% pendant la même période, tandis que le président du constructeur, John Elkann, et les membres du conseil d'administration ont renoncé à leurs rémunérations jusqu'à la fin 2020.

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