Voir le communiqué détaillé de Mahle-Behr ci-dessous (en anglais)
La direction du groupe a annoncé sa décision d'arrêter la fabrication de climatiseurs à Rouffach, entraînant la suppression de 236 emplois sur 640, lors d'une réunion extraordinaire du comité social et économique (CSE), ont indiqué à l'AFP Denis Pieczynski, délégué Unsa, Marc Forissier, élu CGT au CSE et Sabine Studer, secrétaire (CFDT) du CSE.
Dans un communiqué, la direction a confirmé la suppression d'"environ 240 postes", par des "départs échelonnés entre début 2020 et mi-2021".
"Il faut s'attendre à un très grand nombre de départs contraints, sous forme de licenciements secs", a estimé M. Pieczynski.
L'activité sera recentrée sur les chauffages additionnels, a confirmé la direction, précisant que le groupe investira, en 2020, 5 millions d'euros pour "étendre les capacités de développement et de fabrication" de ces produits à Rouffach, afin de "pérenniser le site sur le long terme".
Les représentants syndicaux ont par contre exprimé leur grande inquiétude quant à l'avenir du site. "Nous passerons à seulement 400 salariés et l'activité restante est très automatisée", a relevé Mme Studer. "Seul un quart de l'usine sera encore occupé", a pointé M. Forissier.
La production de climatiseurs est abandonnée, "la structure des coûts du site de Rouffach" ne permettant pas "de nous aligner sur les prix demandés par nos clients", selon la direction. "Nous étions les derniers en France à en fabriquer. Ce n'est plus assez rentable, les concurrents sont dans les pays d'Europe de l'Est", a commenté M. Forissier.
L'usine a déjà perdu 500 emplois en six ans, a souligné Mme Studer.
Le site est pionnier des accords de compétitivité en France sous la forme d'un "accord de maintien de l'emploi" en 2013 qui a instauré le gel des salaires et fait renoncer à cinq jours de réduction de temps de travail pendant trois ans. Il a été suivi en 2016 d'un autre accord, cette fois de modérations des hausses salariales, pendant quatre ans.
Toutefois, deux plans sociaux ont été lancés depuis et l'usine a enchaîné la perte de nouveaux marchés.
"Malgré d'importantes améliorations en termes d'organisation, de productivité et de taux de rebut (et) en dépit des sacrifices consentis par les salariés, l'arrêt des lignes de production (arrivées) en fin de vie n'a pas pu être compensé", a relaté la direction.