Mahle-Behr : l'usine de Rouffach en grève

La grande majorité des 640 salariés du sous-traitant automobile Mahle-Behr de Rouffach (Haut-Rhin) ont entamé une grève empêchant toute production, afin de réclamer une amélioration du plan social qui doit se traduire par la perte de 236 emplois, a-t-on appris jeudi de source syndicale.

Un mouvement de grève a débuté à 05h00 du matin à l'appel de l'ensemble des organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGT, CFE-CGC et Unsa) qui se sont constituées en une intersyndicale, a indiqué à l'AFP Simone Studer, secrétaire du comité social et économique (CSE), représentant la CFDT.

Il est suivi par "la très grande majorité" des salariés, dont "98% des opérateurs", selon Mme Studer. "Le site est bloqué, rien n'en sort, rien n'y rentre".

Contactée par l'AFP, la direction de Mahle-Behr Rouffach n'a pas souhaité transmettre d'évaluation du nombre de grévistes.

Le mouvement sera reconduit vendredi, a rapporté Mme Studer.

Il a été décidé "suite à la mauvaise tournure des négociations" sur les mesures du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE, plan social) qui va entraîner la suppression de 236 emplois entre mi-2020 et mi-2021, a exposé Denis Pieczynski, délégué Unsa.

L'intersyndicale juge "inacceptables" les propositions de la direction, tant sur les primes de départs, soit 1.000 à 1.600 euros par année d'ancienneté plus un montant fixe, que sur le congé de reclassement et l'"accompagnement pour une retraite transitoire", ont indiqué Mme Studer et M. Pieczynski.

Les négociations bloquent notamment sur l'instauration d'une dispense d'activité totale jusqu'à trois ans avant le départ normal en retraite, que la direction refusait jeudi en fin de journée, a précisé Mme Studer.

Un plan social amélioré se justifierait par les "efforts considérables" consentis en sept ans par les salariés, sous forme de "gels de salaire et pertes de jours de RTT puis modérations salariales", a exposé M. Pieczynski.

Fabricante de climatiseurs et éléments de chauffage pour l'automobile, l'usine de Rouffach du groupe allemand Mahle-Behr a déjà perdu 500 postes depuis 2013, à la suite de deux accords de compétitivité et un premier PSE.

Elle a annoncé, en octobre dernier, un nouveau plan de suppression de 236 emplois d'ici à juin 2021, par l'effet de l'arrêt de la production de climatiseurs.

Les négociations sur ce plan social doivent se poursuivre jusqu'à mi-février.

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