Magna: bénéfice à +14%, mais craintes sur les "tarifs"

L'équipementier automobile canadien Magna International a annoncé mercredi une augmentation de 14% de son bénéfice net au deuxième trimestre mais a revu à la baisse ses objectifs pour 2018, invoquant "l'impact des tarifs" imposés par l'administration américaine.

"Quant à l'avenir des tarifs à long terme, personne ne peut prédire", a dit lors de la téléconférence avec les analystes Don Walker, PDG du groupe qui a des installations au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique, mais aussi en Europe et en Chine.

L'administration Trump a lancé une guerre commerciale tous azimuts, plaçant ses partenaires commerciaux, depuis le 1er juin, sous le coup de taxes punitives américaines de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium.

"J'espère qu'on va finir par avoir un accord sur l'Aléna, dans tel cas tout serait réglé entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique", a-t-il ajouté en référence à l'accord de libre-échange nord-américain que les trois pays renégocient depuis un an à la demande du président Donald Trump qui le juge "désastreux" pour l'emploi dans son pays.

Face à cette montée du protectionnisme, Magna a révisé légèrement à la baisse ses prévisions pour 2018 concernant sa production, ramenée à 17,2 millions d'unités pour l'Amérique du nord, contre 17,3 millions précédemment.

Le groupe prévoit également des ventes comprises dans une fourchette de 40,3 à 42,5 milliards de dollars américains, en baisse par rapport aux 40,9 à 43,1 milliards de dollars attendus précédemment.

Ces annonces ont inquiété les investisseurs, l'action Magna dévissant de plus de 8% à la Bourse de New York, où le titre a terminé la séance à 54,39 dollars.

Pour le deuxième trimestre, le bénéfice net s'est élevé à 636 millions de dollars, en augmentation par rapport aux 561 millions réalisés pour la même période d'avril à juin en 2017.

Les ventes de Magna ont atteint 10,2 milliards de dollars pendant le trimestre, en hausse de 12% sur un an.

© 2018AFP