"Macron doit revenir sur les 80 km/h" (40 MA)

Emmanuel Macron doit revenir lundi soir sur la limitation de la vitesse à 80 km/h sur les routes s'il veut avoir une chance de "renouer le lien" avec les Français, demande l'association 40 millions d'automobilistes.

Au surlendemain du quatrième épisode de la fronde des "gilets jaunes", le président doit s'adresser à 20h aux Français dans l'espoir d'apaiser cette crise profonde née notamment du ras-le-bol d'automobilistes face aux hausses de prix et d'impôts.

"M. Macron n'a plus le choix: il doit revenir ce soir sur la limitation de la vitesse à 80 km/h" instaurée en juillet dernier, a déclaré à l'AFP Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d'automobilistes, farouchement opposée à cette mesure.

"C'est le moment de le faire", car "il est capital pour lui de renouer le lien avec les Français", a-t-il ajouté, en estimant que "la courbe de popularité de M. Macron s'est inversée à la suite de l'abaissement de la limitation de vitesse à 80 km/h", contestée par des associations d'automobilistes et certains élus locaux.

"A quelques jours de Noël, nous vous demandons aujourd'hui, Monsieur le Président, d'entendre le message envoyé depuis des mois par des Français", a ajouté M. Chasseray dans une lettre ouverte publiée lundi avec le président de l'association, Daniel Quéro.

"Vous comme nous sommes persuadés de l'erreur de cette mesure du 80 km/h, il vous est donné l'opportunité ce soir de la corriger pour reconstruire ensemble, dans les mois à venir, un modèle de mobilité et de sécurité routière plus juste", soulignent-ils.

M. Macron va-t-il le faire ? "Je suis très optimiste", a déclaré à l'AFP M. Chasseray.

"On ne peut pas faire la sécurité routière contre 80% des Français", estime ce dernier, estimant que la contestation des 80 km/h par les automobilistes a été "l'amorce" de celle des "gilets jaunes". "Le président aurait dû nous écouter", a-t-il ajouté : "Nous avions réclamé dès la mi-septembre la suppression de la taxe sur les carburants", dont l'instauration a été le point de départ de la contestation des "gilets jaunes", et que l'exécutif a finalement annulée début décembre.

M. Chasseray a souligné au passage la hausse des dégradations de radars sur le bord des routes depuis le début du mouvement des "gilets jaunes". Selon lui, "plusieurs centaines ont été désactivés", notamment sur les routes secondaires, concernées par la limitation à 80 km/h.

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