Lyon : vers une Zone à faibles émissions "renforcée" dès 2022

Le président écologiste de la métropole de Lyon, Bruno Bernard, a annoncé vendredi le "renforcement" de la zone à faibles émissions (ZFE) existante, avec l'interdiction dès 2022 des véhicules Crit'Air 5 et, en 2026, de toutes les motorisations diesel.

"Tout le monde sait que la pollution tue en France et sur la métropole de Lyon", a lancé M. Bernard, en préambule de sa présentation de la "délibération cadre" de la future ZFE qui sera soumise lundi à l'assemblée métropolitaine.

Depuis 2020, la ZFE, qui s'étend sur Lyon et les villes limitrophes de Caluire-et-Cuire et Villeurbanne, interdit la circulation et le stationnement des poids lourds et des utilitaires classés Crit'Air 5, 4 et 3.

Dès 2022, tous les véhicules classés Crit'Air 5 seront bannis de la ZFE puis à terme, en 2026, seront interdits de circuler et de stationner ceux classés 4, 3 et 2, et donc l'ensemble des véhicules diesel.

Le périmètre de la ZFE - avec la délicate question de l'intégration ou non des anciennes portions autoroutières A6 et A7 dans le périmètre -, l'échéancier ainsi que les dérogations sont "à la discussion", a indiqué le président écologiste.

Et parmi celles-ci, il a rappelé le lancement de 25 kilomètres supplémentaires de lignes de tramway ou encore la gratuité des transports en commun à Lyon pour les plus défavorisés. Il a aussi annoncé le développement de solutions de covoiturage et l'arrivée d'un nouvel opérateur d'autopartage "dès septembre, si les conditions sanitaires le permettent".

"Si on ne faisait rien, en 2026, on estime que 250.000 à 300.000 véhicules classés Crit'Air 2 à 5" circuleraient sur la métropole, sur un parc total qui en compte actuellement plus de 600.000, a ajouté M. Bernard.

"Pour réussir cette ZFE, il faut changer de culture", a estimé le vice-président de la métropole chargé des déplacements, Jean-Charles Kohlhaas. Des études, comme l'impact social, sont "en cours". Des aides financières pour l'acquisition d'un véhicule peu polluant sont "en réflexion".

M. Kohlhaas a également annoncé une "grande concertation" en association avec la Commission nationale du débat public, afin de "co-construire" avec les élus, les organisations professionnelles et la population les dispositifs d'accompagnement.

Le président du groupe d'opposition Progressistes et républicains - et ancien président de la métropole - David Kimelfeld a exhorté dans un communiqué la majorité à "éviter de faire de la ZFE une zone de forte exclusion, où les plus modestes seraient exclus", réclamant de "fortes mesures d'accompagnement".

Précisant avoir soutenu l'entrée en vigueur de la ZFE en 2020, le groupe de la droite et du centre a lui dénoncé "la vision doctrinaire coupée de la réalité de la vie des habitants du Grand Lyon" de ce projet, auquel il s'opposera lundi.

© 2021AFP