Liquidation judiciaire de MT Technology en Savoie

Le tribunal de commerce de Chambéry a prononcé lundi la liquidation judiciaire de l'entreprise MT Technology (ex-Metaltemple), spécialisée dans la fonderie de précision pour l'automobile, qui employait 113 salariés en Savoie, a-t-on appris de sources concordantes.

"Il n'y avait pas de repreneur, pas de solution, on était au bout du bout", a indiqué à l'AFP Thierry Dran, procureur de Chambéry.

"On a espéré qu'il puisse y avoir un repreneur jusqu'au bout. Des responsables de sociétés ont visité les lieux mais rien n'a abouti. C'est terrible pour les salariés", a ajouté le magistrat qui avait requis la mise en liquidation de cette entreprise très endettée.

Créée en 1917 par Louis Renault, les Aciéries du Temple, devenues ensuite Metaltemple, avaient été reprises en 2008 par la société B4 Italia. En 2010, le directeur opérationnel Gianpiero Colla avait racheté les parts de la société italienne et licencié 57 personnes en 2011.

"On a eu un patron exécrable qui s'est enrichi sur notre dos et n'a jamais mis d'argent pour moderniser l'outil de travail. Le résultat est là: l'entreprise ferme", a déclaré Didier Charvoz, délégué syndical CFDT.

Depuis 2008, le chiffre d'affaires et le nombre de salariés ont été divisés par trois, selon le syndicaliste. L'entreprise avait été placée en redressement judiciaire en février 2015.

"L'outil de production n'était pas en état et pouvait tomber en panne à tout moment. Il n'y a pas eu d'argent investi pour entretenir le matériel", a expliqué Jean-Michel Gallioz, le maire (DVG) de Saint-Michel-de-Maurienne, commune où est domiciliée l'entreprise.

"Le personnel avait un savoir-faire mais des clients se sont retirés parce qu'il n'y avait pas de garantie de livraison en temps et en heure", a ajouté l'élu.

"On pouvait plus bosser, on ne pouvait plus produire, ça tombait tout le temps en panne", a abondé M. Charvoz, dont la famille travaillait dans cette usine depuis trois générations.

Selon le syndicaliste, il aurait fallu investir trois à quatre millions d'euros pour faire repartir l'entreprise, ce qui a rebuté les repreneurs éventuels.

Parmi les salariés, "la moyenne d'âge est de 49 ans, c'est très difficile de retrouver du travail à cet âge-là", a-t-il pointé.

Le liquidateur judiciaire devait se rendre mardi après-midi à l'usine. Les salariés ont entamé une mobilisation pour tenter de trouver une solution de la dernière chance.

"Pour Saint-Michel, qui a vécu sur l'industrie, c'est la dernière usine", a souligné le maire. La vallée de la Maurienne souffre depuis des années de la désindustrialisation.

aag/gib

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