Liquidation judiciaire de Cenntro Motors France

Le tribunal de commerce de Lyon a prononcé vendredi la liquidation judiciaire de Cenntro Motors France, laissant 382 salariés sur le carreau après le retrait de son propriétaire sino-américain qui avait repris cette ancienne usine de lave-linge FagorBrandt en 2014.

Le tribunal a jugé irrecevables trois offres de reprise partielle formulées à la dernière minute pour cette entreprise reconvertie dans la production de véhicules électriques mais fabriquant encore des filtres industriels, dont celle présentée par la société allemande Magnum Group, spécialisée dans la mobilité électrique, qui prévoyait de sauver 50 emplois.

Mardi, les syndicats CGT et SUD de Cenntro Motors France, qui alertaient depuis de nombreux mois sur la fiabilité de leur repreneur, avaient lancé un ultime appel pour éviter la liquidation judiciaire de leur entreprise basée dans le quartier de Gerland (VIIe arrondissement).

Selon Me Frédéric Dubernet, avocat représentant l'Association pour la gestion du régime de Garantie des créances des Salariés (AGS), le fonds de garantie des salaires a déjà déboursé 800.000 euros dans cette affaire pour financer le chômage partiel des salariés et devra prendre à sa charge l'essentiel des 10 millions d'euros d'indemnités de licenciements.

En juin 2014, le mystérieux Cenntro Motors Group Limited de Peter Wang, basé entre le Nevada, la Chine et les Iles Vierges britanniques, dont le chiffre d'affaires et le nombre de salariés restent flous, avait repris l'usine lyonnaise avec la bénédiction de Bercy.

Mais la nouvelle production de véhicules électriques n'a jamais commencé en dépit des 10 millions d'euros versés depuis 16 mois par M. Wang, essentiellement pour alimenter la trésorerie de l'entreprise.

"Malgré la promesse des élus locaux et de la préfecture, rien n'a été fait pour faire redémarrer la production et assurer les formations promises pour la reconversion, alors que des millions de fonds publics étaient versés", s'étaient insurgés les syndicats cette semaine, en dénonçant "un énorme gâchis" et en évoquant des salariés "écoeurés".

© 2015AFP