Licenciements: surprise et colère chez Cenntro à Lyon

Les représentants des salariés de Cenntro Motors France, nouveau nom de la société lyonnaise SITL, ont fait part mardi de leur "surprise" et de leur "colère" après l'annonce par l'entreprise de 263 licenciements.

Cenntro Motors, qui avait repris avec l'aide de l'Etat en juin 2014 cette ancienne usine de lave-linge FagorBrandt reconvertie dans les véhicules électriques, avait été placée en redressement judiciaire le 30 avril et a présenté lundi un plan de restructuration prévoyant de ne conserver qu'un tiers des effectifs actuels, soit 120 emplois.

"Je suis très surprise. Un tel chiffre dans le cadre d'un plan de continuation, nous sommes abasourdis", a déclaré à l'AFP, Andrée Marin, représentante syndicale CGT au comité d'entreprise (CE) de Cenntro Motors.

Mardi matin, les salariés de l'entreprise ont été informés par la direction et les syndicats des premières modalités du plan social qui touche une société minée par les difficultés depuis octobre 2013, date des premières mesures de chômage partiel.

Selon les syndicats, le plan de restructuration prévoit la suppression de 275 postes qui se traduiraient par 263 licenciements. La direction évoque pour sa part le chiffre de 263 suppressions de postes pour autant de licenciements économiques.

"Nous réclamons le maintien de l'emploi (...) Il faut que la direction revoie sa copie ou que l'on se tourne vers des repreneurs plus sérieux", a ajouté Mme Marin.

Il y a un an, le projet de reprise de l'ex-SITL par Cenntro Motors avait été validé par le tribunal en dépit du "profil peu commun" du repreneur, Peter Wang, actif entre les Etats-Unis, la Chine et les Iles Vierges britanniques.

Cenntro s'était alors engagé à conserver au moins 300 salariés pendant cinq ans et à injecter 15 millions d'euros sur un an. Promesse qui n'a été que partiellement tenue puisque 7,5 millions d'euros ont été versés depuis juin 2014, selon un communiqué de la direction et les syndicats.

"On nous a annoncé que trois autres millions devraient être versés d'ici la fin juin mais nous n'avons aucune garantie quant au reste", s'est inquiété Philippe Goguillot, secrétaire (Sud) du CE.

"Pour nous, c'est un carnage social et on pense que les dés étaient pipés dès l'année dernière", a ajouté M. Goguillot.

Selon la direction, la société n'a dégagé qu'un chiffre d'affaires de 397.000 euros entre juin 2014 et avril 2015.

L'Etat finance un important chômage partiel car "nous n'avons jamais été plus de 120 à travailler dans l'entreprise", a déploré M. Goguillot.

Dans le cadre du plan de continuation, une nouvelle audience est prévue devant le tribunal de commerce de Lyon le 25 juin.

© 2015AFP