L'Etat "n'arrive pas à vendre" ses actions Renault

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a reconnu mercredi que l'Etat éprouvait des difficultés pour revendre ses actions Renault, acquises en 2015 lorsqu'Emmanuel Macron était ministre de l'Economie, en raison du cours en Bourse de la marque au losange.

S'exprimant lors d'une audition devant la commission des Finances à l'Assemblée nationale, portant notamment sur le rapprochement Alstom-Siemens, M. Le Maire a estimé que le rôle de l'Etat n'était "pas de faire de plus-value".

"Ces plus-values elles sont incertaines", a-t-il déclaré, prenant pour exemple la montée de l'Etat au capital du constructeur automobile en 2015, une opération décidée par Emmanuel Macron lorsqu'il était encore à Bercy.

"Maintenant nous sommes scotchés avec quelques pour cents de Renault que je n'arrive pas à vendre parce que le cours de l'action n'est pas suffisamment élevé", a déploré M. Le Maire.

L'Etat a fait passer en 2015 de 15,01% à 19,74% sa participation dans le groupe automobile, pour imposer l'application de la "loi Florange" qui récompense les actionnaires de long terme par des droits de vote double.

L'opération, évaluée à 1,2 milliard d'euros, avait été présentée comme transitoire. Mais la revente des titres n'a toujours pas eu lieu, ceux-ci évoluant en dents de scie. Actuellement, l'action tourne autour de 85 euros, contre 86 euros lors de l'opération.

"Le rôle de l'Etat n'est pas de diriger les entreprises à la place des entrepreneurs, il n'est pas de faire l'industrie à la place des industriels", a lancé le ministre.

"Renault ne s'est jamais aussi bien porté que depuis qu'un dirigeant a fait des alliances, a consolidé, sans se soucier beaucoup de ce que pourraient être les orientations de l'Etat", a-t-il poursuivi, faisant allusion au PDG du groupe Carlos Ghosn.

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