Les précédents sacrifices des salariés automobiles...

Bien avant Smart, les industriels de la branche automobile ont ces dernières années négocié des accords temporaires pour augmenter le temps de travail et la flexibilité, baisser les salaires ou supprimer des avantages, et gagner en compétitivité.

Michelin (2015)

A Roanne (Loire), l'usine tourne désormais 7 jours/7, au lieu de 6. Un salarié doit travailler jusqu'à 28 dimanches par an. En échange, 720 emplois garantis à horizon 2019. D'ici là, une cinquantaine d'emplois en CDI supprimés sans licenciement.

 

Faurecia (2015)

Pour sept sites de la division des systèmes d'échappement: gel des salaires et de l'intéressement en 2015 puis baisse des primes d'intéressement en 2016 et 2017, un départ en retraite sur trois remplacé. Contrepartie: pas de plan social jusqu'en 2017, 12 millions d'euros d'investissements et promesse d'une nouvelle activité.

 

Renault (2013)

Hausse du temps de travail de 6,5% dans les usines pour atteindre 35h, gel des salaires en 2013 puis modération, augmentation de la mobilité (entre sites) et de la flexibilité des horaires, 8.000 départs de postes sans licenciement d'ici à 2016. En échange: aucune fermeture d'usine et augmentation de la production d'ici à 2016, reprise des embauches en 2015.

 

PSA (2013)

Organisation plus flexible, heures supplémentaires moins payées, pas d'augmentation générale, forte réduction d'effectifs sans licenciement. En face: maintien des usines en France jusqu'en 2016, augmentation de la production et des investissements. Début 2015, chaque salarié a reçu 500 euros, comme prévu par l'accord en cas d'embellie.

 

Usine filiale PSA de Sevelnord (2012)

Gel des salaires en 2013 et 2014, flexibilité et mobilité accrues, gestion plus encadrée des RTT, gel des compensations pour les samedis travaillés. En échange, le futur utilitaire K-zéro promis pour 2016.

 

General Motors (2010)

Pour les salariés de Strasbourg, gel des salaires pendant deux ans, de l'intéressement jusqu'en 2013 et renonciation à plus d'un tiers des 16 jours de RTT. En contrepartie d'une économie de 10% sur le coût de la main d'oeuvre, la maison-mère rachète l'usine et s'engage à pérenniser l'activité au-delà de 2014. Mais en 2013, elle la vend pour un euro symbolique au belge Punch Metals International qui reprend le millier de salariés.

 

Peugeot motocycle (2008)

Augmentation du temps de travail de trois à cinq heures par semaine, selon les postes, sans augmentation de salaire, contre maintien de la production à Mandeure (Doubs) et Dannemarie (Haut-Rhin). Rebaptisé Peugeot Scooters, le groupe a échoué début 2015 à faire accepter un nouvel accord de compétitivité.

 

Continental (2007)

Retour aux 40 heures hebdomadaires à l'usine de Clairoix (Oise) en échange d'un maintien de l'emploi jusqu'en 2012. Mais l'équipementier fermera malgré tout l'usine (1.143 salariés) en 2010 pour sauvegarder la compétitivité de sa division pneu tourisme et camionnette.

bur-shu-jta/jg/cj

© 2015AFP