Les contours du futur accord social PSA

Le Groupe PSA a précisé les contours de son futur accord social dans un document interne consulté mercredi par l'AFP: une organisation du travail plus flexible compensée par des incitations salariales et des engagements sur l'activité en France.

Des propositions formalisées doivent être transmises vendredi aux syndicats. Les négociations entamées le 11 mai doivent aboutir avant le 14 juillet à un "pacte social", successeur de l'accord de compétitivité conclu pour trois ans en 2013, selon plusieurs sources syndicales.

Il y a "des curseurs à revoir" selon la CFTC. Il subsiste des "points d'achoppement" notamment sur l'intéressement, renchérit la CFE-CGC.

Dans un "relevé de conclusions" provisoire, le premier constructeur automobile français vise un million de véhicules produits en France en moyenne sur les trois prochaines années, et le lancement d'au moins un modèle dans chaque usine sur 2016-2019.

La France restera par ailleurs la "base de référence de l'ingénierie du Groupe PSA", même s'il entend se développer à l'étranger (Chine, Amérique latine et bientôt Maroc).

"Eux nous parlent d'activité, nous on leur parle d'effectifs" dans la R&D, regrette Jacques Mazzolini (CFE-CGC), réclamant des engagements sur "le nombre d'emplois CDI en France". Les syndicats veulent "au minimum un maintien", appuie Franck Don (CFTC).

PSA mettra sur la table une enveloppe annuelle d'investissements et de dépenses R&D de 2,9 milliards d'euros.

En contrepartie, le groupe veut flexibiliser l'organisation du travail avec une "modulation" des heures pour coller à l'activité ou une durée moyenne hebdomadaire de 28H30 pour certains travailleurs de nuit avec une prime mensuelle incitative pour les volontaires, mais sans en préciser le montant, s'inquiètent les syndicats.

La direction dit en outre vouloir modifier le dispositif d'intéressement "pour mieux associer les salariés à la performance économique".

Si ses objectifs en matière de performance économique sont atteints, elle promet d'ouvrir chaque année les négociations salariales sur la base d'une enveloppe en hausse de 1% au-dessus de l'inflation (augmentations générale et individuelle confondues), précise Franck Don.

La CGT calcule que l'entreprise n'accordera que "0,45% d'augmentation générale brute" au mieux chaque année, "ce qui est ridicule".

Il est "hors de question" de signer un "deuxième projet d'accord de compétitivité encore plus dur que le premier", déclare Jean-Pierre Mercier (CGT), faisant planer la menace d'une grève.

Sur l'emploi, PSA reconduit les mesures pour adapter ses effectifs (emplois jeunes, mobilités et reconversions internes, dispense d'activité en partie rémunérée pour les séniors, etc.). "Les incitations aux départs sont un peu moins importantes, on sent que les réductions d'emploi touchent à leur fin", relève M. Mazzolini.

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