L'association du secteur, l'ACEA, a présenté cette demande à la Commission européenne en expliquant que les objectifs européens de réduction des gaz à effet de serre étaient "fondés sur des bases obsolètes et des hypothèses optimistes", et devaient être modifiés.
"La réglementation actuelle sur les émissions de CO2 a mis en place une trajectoire très rigide" et qui ne prend pas tous les aspects en compte, a plaidé Sigrid de Vries, directrice générale de l'organisation professionnelle, ajoutant que les objectifs de l'UE n'étaient "plus atteignables de manière réaliste".
La loi actuelle prévoyait de réévaluer la mesure et ses impacts en 2026. Mais sous la pression, la Commission a promis de se pencher plus vite sur le sujet.
Le dispositif actuel oblige les constructeurs à réduire progressivement les émissions des véhicules qu'ils produisent, et à cesser totalement d'ici 2035 la vente de voitures neuves équipés de moteurs à combustion.
L'ACEA, qui représente les principaux constructeurs, de BMW à Stellantis, a proposé une série d'adaptations de cet objectif, qui reviendraient à amoindrir la réduction espérée des émissions de CO2, mais soulagerait un secteur économiquement en difficulté.
Ces propositions incluent l'octroi de crédits d'émissions de carbone aux constructeurs en échange de la mise à la casse de véhicules d'occasion, et de "super crédits" en cas de vente de petits véhicules électriques. Cette dernière mesure vise à encourager la production de ces véhicules de petite taille, "en dépit de leur très faible rentabilité", selon l'ACEA.
La présidente de la Commission Ursula von der Leyen a elle même annoncé début septembre une initiative pour soutenir le développement d'une filière des petits véhicules électriques en Europe.
Et dans cette panoplie de mesures, l'ACEA voudrait que les voitures roulant avec des carburants alternatifs, comme les agrocarburants ou les carburants de synthèse, soient considérés comme des véhicules à zéro émission, et restent donc autorisés au delà de 2035.
L'ONG Transport et Environnement a critiqué ces demandes des industriels, y voyant "une liste de courses honteuse" qui "détruirait" la politique climatique et industrielle de l'UE.
Cela "saperait totalement les investissements dont l'Europe a besoin pour revenir dans la course pour les véhicules électriques", a estimé son directeur, Lucien Mathieu.
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