L'équipementier Gestamp ne reprendra pas Abengoa

Le spécialiste des énergies renouvelables espagnol Abengoa a annoncé mercredi se diriger vers le dépôt de bilan, après la rupture d'un accord avec le groupe Gestamp qui devait lui apporter de l'argent frais pour réduire sa dette.

Gonvarri, filiale de l'équipementier automobile basque Gestamp, considère "comme rompu l'accord de base" qui prévoyait son entrée au capital d'Abengoa à hauteur de 28% et l'apport de 350 millions d'euros, ce qui aurait fait de lui le premier actionnaire, selon un communiqué.

Abengoa emploie 24.000 personnes à travers le monde.

Gestamp considère que les conditions préalables à cet accord, qui prévoyaient un soutien financier important de la part des créanciers d'Abengoa, n'ont pas été remplies, selon ce communiqué.

Abengoa va à présent "continuer à négocier avec ses créanciers dans le but d'arriver à un accord garantissant (sa) viabilité financière" dans le cadre de la loi sur la procédure de dépôt de bilan qu'elle compte solliciter "le plus rapidement possible".

L'entreprise dispose à présent de quatre mois pour trouver une solution avec ses créanciers, faute de quoi elle pourrait se retrouver en faillite pure et simple.

Si l'entreprise se déclarait en faillite, ce serait l'une des plus importantes procédures de cette nature jamais enregistrées en Espagne. La dernière grosse faillite remonte à mars et concernait le promoteur immobilier Martinsa-Fadesa.

La rupture complique les projets d'Abengoa qui voulait réaliser une augmentation de capital de 650 millions d'euros, devant être souscrite en grande partie par ses créanciers.

Les banques HSBC, Banco Santander et Crédit Agricole s'étaient engagées à souscrire pour la plus grande partie à cette augmentation de capital, aux côtés de la famille fondatrice Benjumea et du fonds américain Wadell & Reed.

L'entreprise sévillane, très lourdement endettée et en difficulté depuis plus d'un an espérait ainsi réduire sa dette. Spécialisée dans les énergies renouvelables et l'ingénierie, elle a investi dans de nombreux projets et est plombée par une lourde dette, 6,5 milliards d'euros à fin juin.

L'action s'effondrait à la Bourse de Madrid, après avoir été suspendue jusqu'à la mi-journée. Le titre perdait 43,63% à 0,51 euro à 14H18 (13H18 GMT), dans un marché en recul de 0,70%.

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