Le plan de soutien approuvé par la PFA

Le plan de huit milliards d'euros présenté mardi par Emmanuel Macron pour secourir l'industrie automobile "répond à la gravité de la situation", s'est félicité l'ancien ministre Luc Chatel, le président de la filière en France.

"Ce plan, que nous avons discuté depuis plusieurs semaines avec le gouvernement, dessine une nouvelle ambition pour l'automobile en France et répond à la gravité de la situation", a réagi le patron de la Plateforme automobile (PFA) au micro de France Info. "Hors période de guerre, nous traversons la plus grave crise de l'histoire de l'automobile".

La PFA regroupe les principales entreprises du secteur dans le pays.

"Si l'on veut maintenir l'activité de nos PME, l'emploi, il faut redémarrer nos usines. Il faut encourager les consommateurs à revenir dans les points de vente. On a besoin de rendre attractif l'achat de voiture", a-t-il poursuivi.

L'objectif présidentiel de produire plus d'un million de véhicules électriques ou hybrides par an sous cinq ans est "réaliste", a également jugé M. Chatel.

"Des engagements ont été pris par les constructeurs, les équipementiers, de localiser un certain nombre d'investissements. Dans ce plan, il y des mesures pour capter les investissements du futur: l'hydrogène, la batterie, le véhicule connecté", a-t-il ajouté en indiquant qu'avant même la crise sanitaire le "marché automobile mondial était en retrait, en pleine transformation".

"Au travers de ce plan, Valeo va sécuriser la transition de l'activité de sites industriels majeurs en France (...) en créant de nouveaux emplois et en dynamisant le tissu économique local", a pour sa part réagi dans un communiqué l'équipementier, dont l'usine d'Etaples a accueilli l'intervention du jour du président Macron.

Un autre équipementier, Faurecia, précise dans un communiqué que ce plan va notamment lui permettre de créer "600 emplois à haute valeur ajoutée", qu'il représente "un potentiel de 200 millions d'euros d'investissements favorisant la localisation industrielle de technologies de rupture" et va agir comme un "accélérateur des programmes de neutralité carbone".

 

"Souveraineté industrielle"

Pour PSA, le plan "s'inscrit en parfaite cohérence avec le mouvement engagé par le groupe dans son combat quotidien contre le réchauffement climatique, accompagné d'investissements conséquents pour localiser la chaîne de valeur de l'électrification en France. Nous saluons le dispositif d'incitation à l'achat qui doit favoriser la transition énergétique", se félicite dans un communiqué Carlos Tavares, son patron.

"Grâce au soutien des pouvoirs publics français, PSA franchira une nouvelle étape décisive en partenariat avec Total pour un investissement en France au total de l'ordre de 2 milliards d'euros, pour relocaliser la production de batteries de la Chine vers une +gigafactory+ française", détaille-t-il.

Le fabricant de pneumatiques Michelin "salue" également les mesures annoncées.

La tonalité semble identique du côté des industriels étrangers présents en France.

"Nous accueillons favorablement toute mesure visant à soutenir l'automobile", relève Lionel French Keogh, le directeur général France de Hyundai, tandis que Vincent Salimon, le patron de BMW France, assure que ce plan "répond parfaitement aux besoins de mobilité individuelle des Français".

Pour relancer les ventes, qui ont dégringolé durant la crise sanitaire, le bonus écologique sera porté à 7.000 euros pour l'achat de véhicules électriques par les particuliers et à 5.000 euros pour les entreprises, ainsi que la création d'un bonus de 2.000 euros pour les hybrides rechargeables.

"Il s'agit d'un plan de souveraineté industrielle automobile, qui a vocation à relocaliser de la valeur ajoutée", a expliqué le président Macron.

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