Le nouvel accord social PSA validé par les syndicats

Le Groupe PSA a obtenu le feu vert majoritaire de quatre syndicats pour son nouvel accord social prévoyant 1.000 embauches et qui va succéder à l'accord de compétitivité conclu pour trois ans en 2013, a-t-on appris jeudi de sources syndicales.

Les syndicats FO, CFE-CGC, CFTC et SIA-GSEA, qui représentent à eux quatre 63,2% des voix aux élections professionnelles, ont annoncé à l'AFP qu'ils seraient signataires du texte. Négocié depuis mai, il prévoit, entre autres, des dispositions sur l'organisation du travail, la production, l'emploi, les salaires et la recherche et développement.

La séance de signature de cet accord intitulé "Construire ensemble l'avenir du Groupe: un Nouvel Elan pour la Croissance" est prévue vendredi, a confirmé à l'AFP la direction de PSA.

La CFDT fera connaître sa position vendredi, selon sa numéro un, Christine Virassamy.

Quan à la CGT, elle a annoncé dans un communiqué qu'elle ne signerait pas cet "accord honteux".

Cet accord prévoit notamment 1.000 embauches en CDI sur la période 2017-2019, une condition "incontournable" pour Christian Lafaye, représentant de FO.

Son syndicat se réjouit également, dans un communiqué, de la suppression du "gel des salaires mis en place en 2013", avec "un budget d'augmentation minimum de 1% au-dessus de l'inflation".

Le premier constructeur automobile français garantit en outre le maintien d'un million de véhicules produits en France en moyenne sur les trois prochaines années, et le lancement de nouveaux modèles sur 2016-2019.

Autre objet de satisfaction pour les syndicats, une enveloppe annuelle d'investissement et de dépenses R&D (recherche et développement) fixée entre 7 et 8% du chiffre d'affaires de la division Automobile, soit 2,9 milliards d'euros pour l'année 2016.

 

Travail de nuit plus flexible

En contrepartie, le groupe veut flexibiliser l'organisation du travail, notamment de nuit.

L'accord n'apporte pas de garanties formelles sur le maintien des sites du groupe en France, mais la direction estime que les volumes de production sont un gage suffisant.

Dans un communiqué, la CFTC salue "les échanges constructifs entre toutes les parties prenantes du dialogue social (qui) ont permis d'aboutir rapidement à une feuille de route commune" et "la volonté de trouver une solution équilibrée pour l'entreprise et les salariés".

Pour la CGT au contraire, l'accord représente "une attaque brutale contre les salaires avec la mise en place d'un système pour ne plus payer les heures supplémentaires et l'instauration de contrats de travail à temps partiel pour les salariés de l'équipe de nuit, avec une perte sèche estimée entre 350 et 400 euros par mois".

Le syndicat dénonce aussi "la poursuite des plans de suppressions d'emplois sous forme de départs volontaires et de préretraites non remplacées et le refus de s'engager à ne pas fermer de site en France dans les trois prochaines années".

"Ce n'est pas la promesse de 1.000 embauches en CDI sur trois ans sur le groupe qui remplacera les 17.000 emplois supprimés depuis trois ans en France", ajoute le syndicat.

L'accord de compétitivité de 2013 avait été signé par quatre des six syndicats (FO, CFE-CGC, CFTC, SIA-GSEA). Il garantissait un maintien des usines en France et des volumes de production élevés, notamment en contrepartie d'efforts de la part des salariés (modération salariale, départs volontaires, organisation plus flexible, etc.).

Il a permis le redressement du groupe qui avait frôlé la faillite en 2014.

Avec son nouveau plan stratégique, annoncé en avril, le groupe aux trois marques (Peugeot, Citroën et DS) table sur une croissance du chiffre d'affaires de 10% d'ici à 2018, puis de 15% supplémentaires à l'horizon 2021.

Il prévoit de commercialiser 34 nouveaux véhicules dans les cinq ans à venir dans le monde.

En 2015, premier exercice bénéficiaire depuis 2010 avec 1,2 milliard d'euros de résultat net, le groupe a vendu 2,97 millions de véhicules, dont un tiers produit en France.

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