Le Mexique prêt à renégocier l'Aléna dès juin

Le Mexique espère entamer mi-juin la renégociation de l'Aléna avec les Etats-Unis et le Canada mais s'oppose aux menaces de droits de douane agitées par l'administration Trump, a déclaré vendredi son ministre de l'Economie.

"Je crois fermement que l'Aléna a été un grand succès", a déclaré Ildefonso Guajardo lors d'une visite à Detroit, la capitale de l'industrie automobile américaine, tout en affirmant que l'accord signé en 1994 avait besoin d'être revisité.

"Les téléphones portables n'existaient pas" à l'époque, a-t-il argumenté dans un discours, afin d'illustrer les évolutions technologiques survenues depuis sa signature.

Il a également rencontré des représentants des constructeurs automobiles Ford et General Motors.

L'Aléna est dans le collimateur de Donald Trump, qui l'accuse d'avoir précipité la désindustrialisation aux Etats-Unis et les délocalisations d'usine, notamment dans le secteur automobile.

Le président américain a appelé à sa renégociation, voire à son abrogation, même s'il n'a pas encore officiellement lancé le processus en notifiant le Congrès.

Le ministre mexicain a assuré qu'une renégociation se justifiait mais qu'elle devrait profiter à l'ensemble des trois Etats signataires.

"Nous pensons que cela peut être très positif", a affirmé M. Guajardo, assurant que les consommateurs mexicains pourraient grandement bénéficier d'une concurrence accrue dans le domaine des télécommunications et des services financiers.

Le ministre a en revanche critiqué les menaces de l'administration américaine d'imposer des droits de douane sur les produits fabriqués au Mexique, assurant que de telles mesures plomberaient les relations avec les Etats-Unis.

Fin février, le ministre avait déjà assuré qu'il se "lèverait aussitôt de la table" des négociations si les Etats-Unis imposaient de telles mesures.

A Detroit, M. Guajardo a également estimé que les Etats-Unis avaient "le droit" de construire un mur à leur frontière avec le Mexique mais qu'ils devront faire en sorte que les immigrants "légaux" puissent continuer à passer.

Le président américain a invariablement répété qu'il construirait ce mur et que le Mexique en assumerait le coût financier.

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