Le marché auto reste déprimé à l'approche du mondial (AAA Data)

En septembre, les immatriculations de voitures particulières neuves (VPN) chutent de 11 % par rapport à la même période de l’année 2023. Après le point de bascule du mois d’août, le marché s’oriente clairement à la baisse au cumul, à – 2 %.

Communiqué de Presse

Paris, le 1er octobre 2024

Immatriculations marché automobile - septembre 2024

Le marché automobile reste déprimé à l’approche du Mondial 2024

- Les immatriculations de voitures particulières neuves s’affichent de nouveau en forte baisse sur le mois à - 11 %

- Les hybrides continuent à dominer le marché tandis que l’électrique recule de 6 % pour une part de marché qui atteint 20 %

- Les ventes de voitures d’occasion restent dynamiques à + 6 %, avec une accélération notable pour les catégories Crit’Air 0 et 1

- FOCUS : les nouveautés électriques attendues au Mondial de l’Automobile iront-elles dans le sens de l’adaptation de l’offre à la demande du marché ?

En septembre, les immatriculations de voitures particulières neuves (VPN) chutent de 11 % par rapport à la même période de l’année 2023. Après le point de bascule du mois d’août, le marché s’oriente clairement à la baisse au cumul, à – 2 %.


 

AAA Data, l’expert de la donnée augmentée, enregistre 139 003 immatriculations de VPN sur le mois écoulé, en recul de 11 % par rapport à septembre 2023 avec un nombre identique de 21 jours ouvrés. Cette chute concerne notamment les trois principaux canaux de vente, celui des particuliers (- 9 %), celui des loueurs hors courte-durée (- 14 %) et surtout celui des sociétés (- 17 %). Au cumul des neuf mois, la baisse se confirme à – 2 % (1 265 904 immatriculations) dans un volume de marché « post-Covid » déjà faible et qui impose de nouvelles références par rapport à ses niveaux historiques. Alors que les immatriculations de VPN progressaient de 11 % en septembre 2023, l’atonie des commandes déjà constatée à l’époque a fini par retourner la tendance, dans un contexte de tension persistante sur le pouvoir d’achat et de ralentissement de l’activité des entreprises.

« Cette chute importante du marché doit être relativisée au regard de la base de comparaison assez haute de septembre 2023 », tempère toutefois Marie-Laure Nivot, responsable Intelligence marché de AAA Data. « A l’époque nous étions en plein rattrapage des livraisons après une longue période de difficultés de production et de logistique. Ce rattrapage s’est poursuivi jusque dans les premiers mois de 2024, y compris grâce au leasing électrique pour les ménages modestes. Le Mondial de Paris va mettre l’automobile sous les projecteurs à partir de mi-octobre. Ce sera l’opportunité pour les constructeurs de relancer la demande pour leurs modèles électriques grâce à des lancements qui promettent d’être plus en accord avec les exigences du marché. »

Près d’une immatriculation sur deux en hybride

En termes de motorisations, seuls les hybrides sont en progression, au point de représenter sur le mois près de 45 % des immatriculations, contre 32 % en septembre 2023. Dans le détail, ce sont les hybrides non-rechargeables (HEV, hors hybrides légères) qui bénéficient le plus de cet engouement, puisqu’ils atteignent près d’un quart des immatriculations grâce à une progression de 26 %, ainsi que les hybrides légères (MHEV) qui gagnent 57 % à 18 % du marché. En revanche les hybrides rechargeables (PHEV) reculent de 36 % (7 % du marché), tout comme les motorisations essence à – 32 % et encore 26 % de part de marché et surtout les diesels à – 39 % et seulement 6 % du marché, malgré la baisse des prix des carburants pétroliers.

 

Parmi les électriques, la Citroën ë-C3 fait un démarrage remarqué avec 3 626 unités en quelques jours. Elle se place en deuxième position sur un marché des VPN électriques en berne. Cette tendance globale nourrit des interrogations de plus en plus pressantes quant à la trajectoire de conversion au tout électrique prévue pour 2035. A plus brève échéance, l’objectif européen de réduction des émissions de CO2, fortement lié à la part des ventes d’électriques, apparaît de plus en plus difficile à atteindre. L’un des principaux défis pour les constructeurs va consister à adapter leur offre de voitures 100 % électriques - et plus spécifiquement le signal prix et les coûts totaux d’utilisation - à la demande des sociétés comme à celle des particuliers.
 

La percée des modèles à vignettes Crit’Air 0 et 1 se confirme


 

Le marché de l’occasion est en hausse sensible de 6 % sur le mois avec 433 704 transactions et + 4 % depuis le début de l’année avec 4 millions de transactions. Les modèles à vignettes Crit’Air 0 et 1 se distinguent par leurs performances commerciales. Ainsi, les Crit’Air 0 performent avec + 46 % pour une part de marché à 3 %. Les Crit’Air 1 font un bond de 19 % sur le mois sur un volume mensuel de 157 044 transactions et une part de 36 %. Les restrictions attendues au 1er janvier 2025 dans plusieurs Zones à Faibles Emissions (ZFE), dont l’agglomération parisienne qui devrait bannir les vignettes Crit’Air 3, freinent la demande pour les véhicules considérés comme les plus polluants. Les VO dotés d’une vignette Crit’Air 4 ou 5 ainsi que les non éligibles représentent désormais moins de 10 % des volumes, mais les VO Crit’Air 3, bien qu’en recul de 3 % en septembre, assurent encore près d’une transaction sur cinq au niveau national.

FOCUS : les nouveautés électriques du Mondial vont-elles mieux répondre à la demande ?

L’analyse des immatriculations de voitures électriques par canaux montre que l’offre ne couvre pas encore suffisamment tous les segments et les usages des différentes catégories d’acheteurs. Toutes motorisations confondues, les particuliers se tournent en grande majorité vers des modèles d’entrée ou de milieu de gamme, tandis que les entreprises privilégient le haut de gamme. Des différences qui se retrouvent naturellement dans les classements des meilleures ventes d’électriques.

TOP 5 des voitures électriques immatriculées aux particuliers *

TOP 5 des voitures électriques immatriculées aux sociétés **

* janvier à août 2024 ** administrations, loueurs hors courte-durée, sociétés hors automobile - janvier à août 2024

Mais si l’offre de voitures électriques couvrait bien la demande de ces différentes catégories d’acheteurs, la répartition devrait être sensiblement la même sur ces motorisations. Pourtant les chiffres traités par AAA Data montrent une nette sur-représentation des particuliers dans l’achat de voitures électriques des segments aux plus forts volumes B, C et D. Ainsi sur le segment B (petites berlines polyvalentes, dominé par les Renault Clio et Peugeot 208), la part des particuliers est de 82 % au global mais 94 % pour les électriques. L’écart est encore plus flagrant sur le segment C (berlines compactes) avec 71 % au global mais 89 % pour les électriques.

Part des particuliers et des entreprises dans les immatriculations des principaux segments *

* janvier à août 2024 ** sociétés hors automobile

De fait les entreprises, quel que soit le mode de financement, optent en proportion beaucoup moins que les particuliers pour des modèles électriques. Ces données posent la question de la pertinence et de la couverture de l’offre électrique pour répondre à leurs besoins. Elles soulignent la nécessité pour les constructeurs de développer et proposer des modèles dont les caractéristiques correspondent mieux aux exigences du marché, notamment celui des sociétés. Le Mondial de l’Automobile servira de tremplin à plusieurs lancements majeurs, dont les Renault 5 E-Tech et Citroën ë-C3 sur le segment B. Mais leur succès commercial, tout comme la part des immatriculations d’électriques en 2025, sera aussi et très largement conditionné aux débats budgétaires à venir sur le maintien ou non des différentes aides à l’achat.