Le marché allemand en forme en juillet

Les immatriculations de voitures neuves en Allemagne ont fait un bond en juillet, selon des chiffres publiés mardi, alors que l'Office fédéral de l'environnement s'inquiétait ouvertement de l'échec du pays à faire baisser les émissions de CO2 dans les transports.

Plus grand marché de l'Union européenne, l'Allemagne a vu en juillet 290.196 voitures nouvelles se faire immatriculer, 7,4% de plus qu'en juillet 2014, a indiqué l'agence fédérale de l'automobile KBA.

Par comparaison, les immatriculations de voitures neuves en juillet ont augmenté de 2,3% en France et de 23,5% en Espagne.

Depuis le début de l'année, le marché allemand a progressé de 5,6% sur un an, à environ 1,91 million d'unités.

"Les voitures d'entreprises ont continué d'apporter une contribution importante à l'évolution positive des immatriculations", a souligné dans un communiqué Volker Lange, président de la fédération allemande des importateurs automobiles (VDIK).

L'attachement profond à l'automobile et au transport routier est l'un des facteurs qui fait que l'Allemagne, volontiers à la pointe en matière de protection de l'environnement et du climat, n'arrive pas à faire baisser ses émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du transport, a critiqué mardi l'Office fédéral de l'environnement.

Le transport est "le seul secteur qui n'ait pas réussi à faire baisser ses émissions depuis 1990", a constaté l'Office, qui publiait un rapport annuel sur les Allemands et l'environnement. "Parce que de plus en plus de marchandises sont transportées par la route et que la tendance est à de plus en plus de chevaux et à des véhicules de plus en plus lourds, les moteurs moins gourmands en carburants n'ont pas servi la cause de l'environnement", a déploré l'Office.

Le secteur des transports représente 18% des émissions de gaz à effet de serre de l'Allemagne. Ses rejets ont augmenté de 0,6% entre 1990 et 2014, période pendant laquelle l'agriculture a abaissé les siens de 21% et l'industrie de 34%, selon les chiffres publiés par l'Office mardi.

Depuis 2003, la part des moyens de transport "propres" (à pied, à vélo, en transports en commun et en train) dans le transport de passagers est stable à 19,5%. La voiture électrique est également peu développée dans le pays, malgré les professions de foi fréquentes des pouvoirs publics.

"Il faut à tout prix en faire plus dans le secteur des transports", a enjoint lors d'une conférence de presse à Berlin la directrice de l'Office Maria Krautzberger. L'Allemagne veut réduire ses émissions de CO2 de 40% d'ici 2020, par rapport au niveau de 1990.

L'Office fédéral de l'environnement est une organisation publique qui compile données et statistiques et prend position sur les thèmes touchant à l'environnement.

esp-mtr/at

© 2015AFP