Le gouvernement réfute toute privatisation des radars

Le gouvernement va externaliser le pilotage des voitures équipées des radars embarqués, et non privatiser les contrôles de vitesse, a rappelé jeudi le délégué interministériel à la sécurité routière Emmanuel Barbe, démentant certaines annonces de presse.

Voir également ci-dessous le communiqué de presse de 40 millions d'automobiliste à ce sujet.

Le 2 octobre, lors d'un Conseil interministériel de sécurité routière (CISR), Manuel Valls avait annoncé que certaines tâches des contrôles par radars mobiles nouvelle génération (RMNG) seraient "externalisées", c'est-à-dire confiées à des "prestataires agréés" par l'Etat, afin d'en multiplier le nombre.

"Cette externalisation est avant tout une bonne gestion des deniers publics. On privatise juste l'action de bouger la voiture, avec un chauffeur qui va se promener avec ce radar. On va dire avant au chauffeur par où il doit passer et après vérifier qu'il l'a bien fait. On contrôlera tout ce qu'il va faire dans le cadre d'un marché public", a déclaré Emmanuel Barbe à l'AFP.

"Ces voitures liront automatiquement les panneaux (de limitation de vitesse, NDLR). L'entreprise privée ne participe en rien à la constatation de l'infraction", a-t-il souligné.

"Déjà à l'heure actuelle, les policiers et gendarmes qui sont dans les voitures ne verbalisent pas. Le PV est fait par un officier à Rennes au Centre automatisé de constatation des infractions routières", a-t-il insisté.

"Il y a un cahier des charges. En lien avec les forces de l'ordre, nous allons leur dire les routes qu'ils doivent parcourir, on contrôlera les missions ex-post pour être certains qu'ils sont allés là où on voulait qu'ils aillent ou qu'ils ne sont pas sortis à des heures anormales... Les véhicules restent propriété de l'Etat", a-t-il poursuivi.

Ce dispositif sera expérimenté "à partir de fin août", avant une probable généralisation en janvier 2017.

Le but est de multiplier les contrôles opérés sur ces voitures, actuellement sous-utilisées. "Parce que les policiers et gendarmes sont mobilisés sur beaucoup tâches en ce moment, les voitures ne tournent qu'1h13 par jour en moyenne", a expliqué M. Barbe, qui aimerait voir le nombre de ces contrôles "multiplié par trois".

Comme prévu, le parc des 319 voitures équipées de RMNG sera également porté à 440 d'ici deux ans.

Cette externalisation avait été annoncée lors du CISR, réuni pour tenter d'enrayer la hausse de la mortalité routière enregistrée en 2014 (3.385 morts, +3,5% par rapport à 2013). Cette augmentation s'est poursuivie pour la deuxième année consécutive en 2015 (3.464 tués, +2,4% par rapport à 2014), une situation inédite depuis 35 ans.

© 2016AFP