Le dernier fabricant de jantes aluminium en France en redressement judiciaire

Le dernier fabricant de jantes aluminium en France, Impériales Wheels, situé à Diors (Indre), a été placé en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Villefranche-sur-Saône (Rhône), a-t-on appris vendredi auprès du tribunal et de sources syndicales.

L'entreprise (ex-Alvance Wheels), en difficulté depuis plusieurs années, avait été reprise le 1er février 2022 par la société EDS, détenue à 100 % par Émile di Serio, président du groupe de fonderie Saint-Jean Industries, dans le but de développer de nouveaux modèles de roues grâce à une nouvelle technologie.

EDS a depuis investi dans un nouveau site dans l'Indre pour y installer de nouvelles lignes de production.

"On a trouvé un nouveau site pour les nouvelles machines. Mais il manque de l'argent pour terminer ce nouveau site, au moins pour cette première ligne. Elle permettra aux clients de (...) nous passer des commandes", a réagi auprès de l'AFP Christian Grelaud, représentant des salariés, confirmant une information de la Nouvelle République.

"Le redressement judiciaire est le meilleur de ce qu'il pouvait arriver, car il laisse la porte ouverte à des repreneurs qui apporteraient de l'argent frais pour finir cette première ligne et ouvrir les trois autres prévues", a estimé le syndicaliste de la CFE-CGC.

"On a des machines neuves, c'est peut-être ça qui va nous sauver. Ca peut intéresser un repreneur, mais le problème, c'est qu'il manque environ 7 millions pour terminer la première ligne de production", a abondé le délégué syndical CGT Anthony Babarczi.

En 2022, la reprise par EDS avait été saluée par le ministre de l'Economie Bruno Le Maire et la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher, qui a avaient annoncé une aide de l'Etat à hauteur de 41 millions d'euros (dont 11 millions de subventions directes), ainsi qu'une aide de 5 milions de la région Centre-Val de Loire.

Au total, plus de 80% des financements promis par l'Etat ont déjà été versés, selon la préfecture de l'Indre. "Les sommes non versées correspondent à des subventions ciblant des machines aujourd'hui non encore achetées", a-t-elle indiqué dans un communiqué.

La préfecture a regretté la "dérive importante" des coûts et du plan d'affaires d'EDS, ajoutant que "l'objectif principal" de l'Etat reste "de tout mettre en oeuvre pour faire émerger des solutions de reprise".

Une nouvelle audience est prévue le 18 avril au tribunal de commerce de Villefranche-sur-Saône.

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