Le coût des réparation fait augmenter les primes d'assurance (étude)

Les tarifs des assurances automobile et habitation devraient - sauf surprise - augmenter en 2020, quoique de manière modérée en raison notamment d'une concurrence toujours féroce au sein du secteur. Si tous les assureurs n'ont pas encore dévoilé leurs intentions en la matière pour l'an prochain, les premiers messages distillés ne laissent guère de doute quant à la tendance.

En 2020, l'assureur Maif va ainsi augmenter ses tarifs de 1,25% en moyenne en assurance automobile et de 2,2% en habitation, après des hausses de 2,7% et 3% respectivement en 2019.

De son côté, Axa a expliqué à l'AFP prévoir des majorations "très limitées, segmentées en fonction du profil de risque et dépendantes du profil client", avec globalement des hausses de l'ordre de 1% en automobile et de 2% en habitation.

Contacté par l'AFP, le groupe Covéa, poids lourd de l'assurance en France avec ses marques MMA, GMF et Maaf, n'a pas souhaité commenter l'évolution de ses tarifs, pas plus qu'Allianz France qui a estimé qu'il était "trop tôt pour donner une tendance sur les évolutions tarifaires". L'assureur Macif attend quant à lui généralement le mois d'avril pour faire ses annonces.

 

Renchérissement des réparations

Le cabinet spécialisé Facts and Figures pose pour 2020 une hypothèse de hausse moyenne de 1% à 2% des tarifs, en assurance automobile comme habitation, selon une étude publiée fin septembre.

Côté automobile, cette remontée des tarifs trouve son origine pour partie dans une légère hausse de la sinistralité, avec une augmentation du nombre d'accidents automobiles, qui s'est traduit par davantage de blessés et de tués sur les routes cette année, explique le cabinet.

En parallèle, la sophistication croissante des véhicules aboutit à une inflation du coût des réparations automobiles, une tendance qui s'est vérifiée ces dix dernières années, et 2019 n'a pas fait exception à la règle. En cause? L'électronique embarquée dans les voitures, toujours plus importante et donc plus chère à réparer.

Ainsi, réparation, pièces de rechange, main d'oeuvre, ingrédients de peinture coûtaient fin avril entre 2 et 6% plus cher qu'un an plus tôt, selon l'étude de Facts and Figures, très regardée par le secteur.

En ce qui concerne l'assurance habitation, Facts and Figures note en 2019 une tendance à l'augmentation des cambriolages, en hausse de 5 à 10% depuis le début d'année.

Comme en automobile, le coût des réparations de l'habitat en cas de sinistre est orienté à la hausse, a précisé à l'AFP Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet.

Autre facteur qui renchérit les coûts, "le poids des catastrophes naturelles (les inondations mais aussi la sécheresse) qui étaient qualifiées autrefois de phénomènes exceptionnels et qui sont devenus désormais récurrents", souligne pour sa part Axa.

- Concurrence accrue -

Les assureurs sont aussi contraints de relever leurs tarifs pour "pallier l'impact négatif de la baisse des taux", explique à l'AFP Manuel Arrivé, analyste crédit pour l'agence de notation Fitch, qui table lui aussi sur une hausse "modérée" des tarifs, parallèlement à une "sélectivité accrue" des compagnies.

L'environnement actuel de taux très bas, voire négatifs, complique en effet la tâche des assureurs pour faire fructifier les primes versées par les clients en les investissant sur les marchés.

Reste que la hausse des tarifs devrait être limitée pour les particuliers "en raison d'une concurrence toujours très forte due, en partie, aux bancassureurs qui poursuivent, avec succès, leur stratégie de diversification", poursuit Fitch.

Pour beaucoup de compagnies d'assurances, l'assurance automobile reste un produit d'appel, ce qui devrait logiquement limiter les hausses tarifaires dans ce compartiment.

"Notre expérience, c'est que souvent, entre ce que prédisent les assureurs et ce qu'on mesure ex post depuis quelques années, les assureurs ont tendance à être un petit peu plus modérés que ce qu'ils annoncent", affirme aussi à l'AFP Stanislas Di Vittorio, du comparateur en ligne Assurland qui revendique quelque quatre millions de visiteurs chaque mois.

"À une époque où les gens peuvent partir à n'importe quel moment, ça a un peu changé la dynamique vis-à-vis du consommateur. Ce n'était pas le cas avant", ajoute-t-il.

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