Le chinois BYD no 1 mondial du VE

Le chinois BYD, appuyé par le milliardaire américain Warren Buffett, a fait figure de pionnier de la voiture électrique avant le décollage de l'américain Tesla, mais il doit désormais faire face à une concurrence aiguisée sur ce marché en plein essor.

Peu connu à l'étranger, BYD ("Build Your Dreams") a commercialisé son premier véhicule hybride en 2008, et dévoilé un an plus tard sa première voiture entièrement électrique, la e6 -- bien avant que Tesla n'entame, en 2012, les ventes de son Model S.

Face à l'emblématique firme californienne, le groupe chinois creuse depuis son sillon et ne cache pas ses ambitions internationales.

En 2015, BYD a écoulé quelque 58.000 véhicules électriques ou hybrides, pour l'essentiel en Chine, doublant ses ventes par rapport à l'année précédente, selon son rapport financier annuel. Il entend tripler ses ventes en 2016, à 150.000 unités.

Sa performance en fait selon lui le numéro un mondial des véhicules "à énergies nouvelles", devant Tesla -- qui a vendu l'an dernier 50.580 voitures électriques dans le monde -- et devant le japonais Nissan, fabricant de la Leaf 100% électrique.

BYD, spécialiste des batteries au lithium fondé en 1995, s'était lancé à partir de 2003 dans l'industrie automobile, en anticipant très tôt l'essor des véhicules électriques.

L'homme d'affaires américain Warren Buffett ne s'y était pas trompé: dès 2008, sa firme Berkshire Hathaway avait investi dans BYD, avec une participation de près de 10%.

 

'Marathonien'

Pourtant, environ 80% de la production automobile de BYD (au total 380.000 véhicules l'an dernier) restent des véhicules conventionnels à essence, dont les ventes s'affichent d'ailleurs en fort repli.

BYD a dévoilé ce mois-ci deux nouvelles voitures 100% électriques, mais aussi un SUV disponible en modèle à essence: une façon de profiter de l'explosion des 4x4 urbains, très appréciés en Chine, et de conforter son image auprès du public.

Si le très médiatique patron de Tesla apparaît comme "un sprinter", le fondateur et président de BYD Wang Chuanfu (21e fortune de Chine selon Forbes) "est un marathonien" soucieux d'installer progressivement sa marque, indiquait récemment à Bloomberg la vice-présidente du groupe Stella Li.

Soutenues par des subventions gouvernementales, les ventes de véhicules électriques et hybrides ont quadruplé l'an dernier en Chine, même si elles représentent autour de 1% du marché.

Une aubaine pour BYD, qui a vu s'envoler les ventes de ses modèles hybrides Qin, du nom de la première dynastie chinoise. Le bénéfice net du groupe a été multiplié par cinq en 2015, tiré par ses ventes de véhicules "verts".

Pour autant, la concurrence se fait plus féroce, à mesure que les autres constructeurs chinois (BAIC, Geely) ou étrangers (Nissan, GM, Ford, Mercedes-Benz) alignent leurs propres modèles électriques ou hybrides.

"Peu importe que vous ayez été pionnier. Pour maintenir votre position, vous devez constamment proposer de nouveaux modèles aux technologies avancées", insiste Namrita Chow, analyste de IHS Automotive.

BYD s'efforce donc de diversifier son offre: face à l'irruption de Tesla sur le haut de gamme, il s'est associé à l'allemand Daimler pour proposer la Denza, avec intérieur en cuir.

Enfin, BYD table sur ses bus électriques pour se faire mieux connaître à l'étranger: il a déjà décroché des contrats en Corée, en Inde, au Brésil, aux Etats-Unis, et au Royaume-Uni.

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