Le cap des 100 millions de ventes annuelles pas atteint avant 2026 (étude)

Le cap des 100 millions de nouveaux véhicules vendus en un an (dans le monde) ne sera pas atteint avant 2026, a estimé jeudi Euler Hermes, qui a revu en baisse ses prévisions de moyen terme pour le marché automobile.

Maxime Lemerle, expert automobile du groupe d'assurance-crédit, a annoncé qu'il tablait désormais sur un recul de 4,5% des immatriculations mondiales de véhicules neufs (voitures particulières et utilitaires) en 2019, "soit une deuxième année consécutive" de baisse (après -0,6% en 2018), lors d'une conférence téléphonique avec des journalistes.

Pour l'an prochain, une "quasi-stabilisation" du marché (+0,5%) est attendue, avec un total de 91,2 millions de nouveaux véhicules immatriculés.

Après la crise financière de 2008-2009, le marché automobile mondial avait connu une période de huit années consécutives de croissance qui s'est achevée en 2017 par un record de 95,7 millions de véhicules neufs immatriculés dans le monde.

Cet essor, tiré par la Chine, devenu le premier marché mondial, laissait alors penser que le seuil symbolique des 100 millions de véhicules serait rapidement atteint.

Mais selon Euler Hermes, le marché souffre cette année des contre-performances enregistrées simultanément par les trois principaux marchés: Chine, Etats-Unis, Europe.

Le repli s'avère particulièrement brutal en Chine (prévision de -9% pour 2019). "Les consommateurs chinois ont adopté un comportement attentiste", en raison des "tensions commerciales avec les Etats-Unis, des anticipations de mesures publiques de soutien à l'achat de véhicules neufs et de la mise en oeuvre de normes anti-pollution plus drastiques", estime M. Lemerle.

Dans ce pays, Euler Hermes prévoit toutefois une reprise modérée en 2020 (+2%).

Aux Etats-Unis, les immatriculations devraient reculer cette année de 2,5% à cause d'un "retournement du cycle conjoncturel".

En Europe, elles sont attendues en baisse de 3% alors que "le marché peine à se remettre des perturbations liées au changement de norme entré en vigueur en 2018". Le recul devrait se poursuivre l'année prochaine (-1%) alors que des règles durcies sur les émissions de CO2 des véhicules entrent en vigueur au 1er janvier.

Pour la France, Euler Hermes table sur une baisse de 1% des immatriculations en 2019 et sur une stabilisation en 2020.

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© 2019AFP