L'avocat des GM&S promet à PSA et Renault des poursuites

L'avocat des anciens salariés de l'équipementier automobile creusois GM&S a demandé jeudi à Renault et PSA de participer à une "conciliation" sous peine d'engager contre eux "dans les prochains jours" des poursuites judiciaires afin d'obtenir des indemnisations.

"A défaut de conciliation dans les jours qui viennent, la procédure devra être mise en oeuvre car les responsables devront assumer le coût du gâchis social qu'ils ont créé", a déclaré jeudi dans un communiqué l'avocat des anciens GM&S, Me Jean-Louis Borie.

La centaine d'ex-GM&S qu'il représente, dont trois quarts de licenciés et le reste repris par LSI l'an dernier, accusent Renault et PSA d'avoir "orchestré" la chute de l'équipementier en abusant de leur position dominante de donneurs d'ordres.

Depuis ses premières menaces de poursuites fin septembre, l'avocat a expliqué jeudi avoir reçu un seul courrier de PSA, signé de son directeur juridique, Mark Rollinger, en date du 8 octobre.

PSA y "considère avoir respecté ses engagements et être en mesure d'en justifier" mais estime que "le projet d'assignation en justice est un signal négatif, n'étant pas de nature à permettre au site de travailler avec de nouveaux clients et de se développer", a expliqué Me Borie.

Pour l'avocat des GM&S, il s'agit là de "menaces" du groupe PSA qui "constituent un aveu de culpabilité et nous confortent dans notre décision d'agir pour obtenir l'indemnisation nécessaire des victimes de cet abus de position dominante".

"Ce qu'on leur reproche, c'est justement cette position dominante dont ils abusent. Ils ont maintenu en situation de dépendance économique la Souterraine en les contrôlant de A à Z avant de finalement les lâcher". Pour l'avocat, Peugeot et Renault sont responsables de "la déconfiture du site" et même de "son abandon programmé".

Maître Borie compte engager la responsabilité du groupe pour abus de position dominante, PSA ayant "exercé un contrôle précis sur la situation financière de la société ayant pour but de contrôler l'activité et d'assurer la production des pièces dont elle avait besoin en attendant son désengagement définitif et total".

L'usine GM&S de La Souterraine, dossier social qui avait accaparé les premiers mois de la présidence Macron, avait été reprise pour un euro symbolique en septembre 2017, avec 120 emplois conservés.

Ce nouvel épisode intervient alors que les ex-GM&S viennent de remporter une victoire devant la justice administrative qui a annulé le plan social en appel.

© 2018AFP