A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a cédé 1,34% (-229,32 points) à 16.905,36 points. Sur l'ensemble de la semaine, réduite à quatre jours (jeudi était férié), il a lâché 3,1%.
L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part décliné de 1,56% (-21,40 points) à 1.347,04 points.
Sur le volet des changes, le dollar tournait autour de 103,20 yens, bien plus bas que mercredi à la clôture (104,80 yens). L'euro fléchissait également, à 114,50 yens (contre 115 yens). Ce regain de la devise nippone, valeur refuge par excellence, incite généralement les donneurs d'ordres à vendre des actions de groupes exportateurs.
La place tokyoïte avait terminé la semaine dernière au plus haut en six mois, mais la réouverture de l'enquête du FBI sur l'affaire de la messagerie privée d'Hillary Clinton a réveillé les inquiétudes sur l'issue de l'élection américaine.
"Cette incertitude empêche les investisseurs d'agir, ils surveillent et attendent de voir ce qui va se passer", a commenté pour l'agence Bloomberg Juichi Wako, analyste chez Nomura Holdings à Tokyo. "Donald Trump pourrait gagner, et même si c'est Mme Clinton, nous ne savons pas dans quelle mesure elle pourra mener son action sans être gênée par les investigations du FBI".
Les nombreux résultats d'entreprises, dans l'ensemble très mitigés du fait du yen fort, ont aussi pesé sur le moral du marché japonais.
L'automobile dans le rouge
Sur le front des valeurs, le secteur automobile, très sensible aux devises, a été particulièrement à la peine. Toyota a décroché de 4,04% à 5.698 yens, Nissan de 2,97% à 1.011,5 yens et Honda de 3,51% à 2.869 yens. Du côté des plus petits constructeurs, Mazda, qui a abaissé ses prévisions annuelles, a dégringolé de 5,07% à 1.570 yens, tandis que Yamaha Motor, qui a maintenu les siennes, a augmenté de 1,54% à 2.305 yens.
L'équipementier Takata a quant à lui réussi à limiter ses pertes (-1,74% à 337 yens) après avoir chuté de 9% en séance. L'action avait été suspendue en début de matinée après des informations de presse selon lesquelles le groupe se prépare à placer sa filiale américaine sous la protection de la loi sur les faillites.
Débâcle aussi dans les technologies - Sony a dévissé de 2,75% à 3.175 yens, Nintendo de 3,91% à 24.400 yens - et la finance: Mitsubishi UFJ Financial Group a baissé de 2,75% à 519,4 yens et Sumitomo Mitsui Financial Group de 1,49% à 3.498 yens.
Les brasseurs ont fait grise mine: Asahi a perdu 1,88% à 3.649 yens et Kirin 1,19% à 1.860 yens. Idem pour la maison de négoce Mitsubishi Corporation (-4,12% à 2.252 yens) qui a pourtant nettement relevé sa prévision de bénéfice net annuel, grâce à la hausse des cours du charbon.
Du côté des grands noms de la photo, Olympus a sombré de 3,44% à 3.505 yens, sanctionné en raison d'une performance financière médiocre.
Fujifilm s'est contracté de 0,47% à 3.941 yens. Selon le quotidien Nikkei, la firme est en passe de reprendre une importante filiale du laboratoire pharmaceutique Takeda. Ce dernier, qui négocierait parallèlement le rachat d'une entité du canadien Valeant, a vu son titre céder 1,10% à 4.558 yens.
Dans ce tableau bien sombre, Renesas Electronics, spécialiste japonais des micro-contrôleurs pour automobiles et autres semi-conducteurs, a fait figure d'exception en s'envolant de 15,57% grâce à des perspectives financières supérieures aux attentes.
anb/ggy