L'Allemagne doit se prononcer lundi sur le diesel

Angela Merkel a estimé que les automobilistes allemands ne devaient pas "payer" pour réparer leurs vieux véhicules diesel plus polluants qu'annoncé, alors que le gouvernement et les constructeurs s'efforçaient encore vendredi de régler ce dossier épineux.

"La meilleure solution est de remplacer les vieilles voitures par de nouveaux modèles" avec une prime d'achat, a déclaré la chancelière lors d'une manifestation organisée jeudi soir par le quotidien Augsburger Allgemeine Zeitung.

Mais "en plus de ça, nous pourrons ouvrir la voie à des réparations de certaines pièces, auquel cas je pense que cela devrait être gratuit pour le client", a-t-elle ajouté.

Le gouvernement allemand doit présenter lundi son projet pour régler le sort des quelque 9,4 millions de voitures diesel les plus polluantes, aux normes anciennes Euro 4 et Euro 5, menacées d'interdiction dans le centre de plusieurs dizaines de villes du pays.

Le scandale des moteurs diesel truqués, qui a éclaté en 2015 chez Volkswagen, a plongé le secteur auto dans une profonde crise d'image et le sujet des réparations est un des multiples points de discorde au sein de la fragile coalition gouvernementale allemande.

La ministre sociale-démocrate (SPD) de l'Environnement, Svenja Schulze, pousse pour l'option des réparations sur les voitures, tandis que le ministre des Transports du parti conservateur bavarois CSU pousse pour un échange des vieux diesel.

Cette solution est également préférée par les constructeurs, qui refusent jusqu'à présent des réparations trop poussées, qui consisteraient par exemple en l'installation de nouveaux catalyseurs.

Ils estiment que de tels changements ne seraient pas beaucoup plus efficaces et prendraient bien plus de temps.

Mais pour l'ONG de défense de l'environnement Deutsche Umwelthilfe (DUH), des primes d'achat sont une "tentative désespérée de faire un énième cadeau aux entreprises du secteur automobile".

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