L'Ademe fera un "bilan" des 110 km/h sur autoroute (Borne)

L'Ademe va faire "un bilan global" pour mesurer les effets d'une éventuelle limitation à 110 km/h de la vitesse maximale sur autoroute, proposée par la Convention citoyenne pour le climat, a indiqué mercredi la ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne.

"Pourquoi ils ont mis cette proposition en avant? Parce que les études - ou du moins ce qu'ils ont pu en entendre, et je pense que c'est bien le cas -, montrent que si vous baissez la vitesse, vous réduisez les émissions de gaz à effet de serre", a exposé Mme Borne devant la commission d'enquête du Sénat sur les concessions autoroutières.

Les 150 membres de la Commission devaient trouver des pistes pour réduire d'au moins 40% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030 et "ils sont dans leur rôle de dire +pourquoi ne pas utiliser ce levier+", a-t-elle estimé, notant qu'ils étaient "conscients" qu'une telle mesure "pose un problème d'acceptabilité".

"L'Ademe (l'Agence de la transition énergétique, ndlr) est en train de refaire le bilan" d'un abaissement de la vitesse maximum de 130 à 110 km/h sur autoroute en prenant en compte des effets secondaires comme le report du trafic sur des axes secondaires, a relevé la ministre.

"Le gouvernement est bien conscient de la sensibilité du sujet. Nous n'avons pas oublié le 80 km/h" qui avait été un des facteurs déclenchants de la crise des "gilets jaunes", a indiqué Mme Borne.

La ministre avait dit lundi sur RMC être favorable "à titre personnel" à une telle mesure.

"Je pense que c'est important, sur des sujets comme cela, de vérifier qu'il y a bien une adhésion des Français et de ceux qui sont directement concernés. Ce n'est pas mon cas. (...) Moi je ne prends pas tous les matins ma voiture pour faire 30 kilomètres aller et retour sur autoroute", avait-elle alors nuancé.

La question pourrait être soumise à référendum, parmi d'autres questions, a de son côté avancé lundi le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.

© 2020AFP