La vérité sur les coûts de la distribution VN révélée par le CNPA (étude)

Les distributeurs d'automobiles français ont vu leurs marges reculer ces dernières années, a affirmé lundi l'organisme qui les représente, alors qu'ils sont dans une position compliquée face aux constructeurs.

La Commission européenne doit revoir bientôt les règlements qui régissent les relations entre constructeurs et distributeurs, leur permettant notamment de s'adapter au nombre croissant de ventes en ligne.

Fin mai, le géant Stellantis (Peugeot-Fiat) a déjà fait savoir qu'il allait résilier les contrats régissant l'ensemble de son réseau de distribution en Europe pour en rebâtir un nouveau, probablement allégé.

Le Centre national des professions automobiles (CNPA) a riposté lundi en publiant une étude selon laquelle la distribution ne coûte pas tellement aux constructeurs.

Le coût d'un réseau est d'un peu plus de 7% en moyenne aujourd'hui, selon cette étude, et il est en baisse depuis le début de la décennie (de 7,1% en 2011 à 6,50% en 2019 pour les marques généralistes, et de 9,6% à 8,6% pour les marques premium).

"Le système de la distribution est confronté à une mutation importante, qui va être précipité dans le temps par les décisions sur la neutralité carbone", soit la possible interdiction des moteurs à essence en 2035, a expliqué Marc Bruschet, président des concessionnaires au CNPA.

Le prix catalogue des modèles neufs n'a cessé d'augmenter ces dernières années: il aurait grimpé en euros constants de 16% entre 2011 et 2019, selon l'étude. "Cela pose la question du seuil d'acceptation par le consommateur du prix du véhicule neuf", a souligné Marc Bruschet lors d'une conférence de presse.

De l'autre côté, les remises moyennes fixées par les constructeurs, pour les particuliers comme les professionnels, ont progressé, toutes marques confondues, pour s'établir à 18,5% du prix de vente catalogue moyen en 2019.

La marge de distribution des réseaux (marge avec aides des constructeurs et remises sur les véhicules) s'est ainsi dégradée entre 2011 et 2019, passant de 8,0% en 2011 à 7,2% en 2019.

"Il faudra certainement rebâtir un modèle juridique et économique pour la distribution automobile", a poursuivi M. Bruschet. "On est, avec les constructeurs, dans le même bateau".

L'étude a été réalisée par le cabinet TCG Conseil sur 75% des ventes du marché des véhicules neufs entre 2011 et 2019

Le secteur de la distribution automobile représente aujourd'hui 13.000 points de vente et emploie 150.000 salariés sur l'ensemble du territoire, a souligné le CNPA.

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