La politique préoccupe la Bourse de Paris (Bourse Hebdo)

La Bourse de Paris, comme ses voisines européennes, devrait continuer d'être préoccupée par des questions politiques la semaine prochaine, les investisseurs ayant par ailleurs un agenda fourni avec toujours des résultats d'entreprises et des statistiques.

Encore une fois, les marchés seront suspendus à de potentielles déclarations de la part du président américain Donald Trump, lequel a annoncé jeudi la présentation prochaine d'une réforme fiscale d'importance.

"Les attentes vont commencer à monter autour du plan de relance budgétaire et de réforme fiscale aux États-Unis", estime auprès de l'AFP Wilfrid Galand, responsable de la stratégie marché chez Neuflize OBC.

"Les marchés ont beaucoup acheté en fin d'année le thème d'un plan de réforme, et maintenant ils attendent de voir le calendrier", ajoute M. Galand, alors que Donald Trump n'a donné aucune précision sur ses intentions.

Les questions politiques ne sont néanmoins pas cantonnées aux États-Unis, et des incertitudes sur l'issue des prochains scrutins en zone euro pourraient continuer de peser sur les marchés européens, comme ce fut le cas lors de la semaine écoulée.

"Le calendrier politique européen va s'accélérer à l'approche des législatives néerlandaises mi-mars. Pour les investisseurs internationaux, c'est un calendrier très important", observe M. Galand, sur fond de craintes d'une montée des partis anti-européens et de ses effets potentiels sur la cohésion de la zone euro.

"Après le Brexit et l'élection de Donald Trump, les marchés ont appris la leçon. Ils sont attentifs à la probabilité non nulle de voir un gouvernement anti-européen en France", commente également auprès de l'AFP Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM.

Or, durant les dernières semaines, "les variations importantes de popularité des principaux candidats en France ont rappelé qu'il y a un risque politique", ajoute-t-il.

- Inflation -

En dehors de ce thème majeur, la semaine s'annonce riche en statistiques des deux côtés de l'Atlantique, notamment mercredi avec les chiffres de l'inflation américaine, qui devraient donner des indications importantes sur l'état de l'économie américaine.

"Il faut se rappeler qu'en août 2016, l'indice annuel des prix à la consommation était autour de 1%", indique M. Rollin, tandis qu'il s'établissait à 2,1% sur en an en décembre.

"C'est donc une hausse assez rapide qui aujourd'hui n'inquiète pas véritablement les marchés, mais qui sera très regardée, alors que la Réserve fédérale américaine va resserrer ses taux d'intérêt", ajoute-t-il.

L'inflation -et les ventes au détail- sera aussi publiée au Royaume-Uni, où elle pourrait donner de premiers indices sur la manière dont l'économie britannique entame l'année.

Si 2016 a été un bon cru en dépit du vote pour le Brexit, les économistes semblent un peu plus prudents pour 2017, craignant que la hausse des prix consécutive à la chute de la livre pèse sur le pouvoir d'achat des ménages, sans oublier l'ouverture prochaine des négociations sur le Brexit.

Au milieu de ces événements, la saison de la publication des entreprises va continuer de battre son plein, avec notamment à Londres la publication du motoriste Rolls-Royce.

A Francfort, les résultats de l'opérateur boursier Deutsche Börse, qui espère toujours fusionner avec le London Stock Exchange, seront aussi publiés, tout comme ceux de l'assureur Allianz.

A Paris également, quelques géants dévoileront leur résultats, dont Danone ou Michelin, après une salve de publications lors de la semaine écoulée.

"Nous avons le sentiment que la saison des résultats est plutôt bien partie", relève M. Rollin.

"Avec des statistiques économiques plutôt bonnes, nous pensons que ces résultats pourraient continuer de porter le marché", poursuit-il.

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