La PFA souligne l'urgence d'un plan de relance

La filière automobile s'est inquiétée jeudi d'une possible vague de défaillances d'entreprises en France, jugeant "urgent" un plan de relance du gouvernement, alors que le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a prévenu qu'il faudrait attendre la rentrée.

La crise liée à l'épidémie de coronavirus a entraîné une chute de 72% des immatriculations automobiles en France au mois de mars et des chiffres encore plus mauvais sont attendus vendredi pour le mois d'avril.

"Nous devons nous préparer face à l'effondrement attendu du marché, à faire face au risque très préoccupant d'une vague de défaillances d'entreprises au coeur de nos territoires", a alerté dans un communiqué Luc Chatel, président de la Plateforme automobile (PFA), organisation qui regroupe les principales entreprises du secteur dans le pays.

"En France, si les mesures d'urgence, déployées avec une très grande réactivité par les pouvoirs publics, ont pleinement joué leur rôle (...) en combinant chômage partiel pour éviter des licenciements et prêts garantis par l'État pour soutenir la trésorerie des entreprises, il est urgent désormais d'accompagner la sortie de crise", a expliqué la PFA.

Elle avait déjà appelé à des mesures de soutien de la demande le 17 mars et a entre-temps détaillé ses propositions.

La Plateforme automobile souhaite renforcer la prime à la conversion qui subventionne l'achat de véhicules moins polluants par les particuliers et aimerait un dispositif similaire pour les véhicules industriels.

Elle propose aussi "un soutien accru aux acheteurs de véhicules électrifiés". La PFA souhaite notamment voir remonter à 6.000 euros le bonus accordé aux professionnels pour l'achat d'un véhicule électrique, récemment abaissé à 3.000 euros, et réitère sa demande d'un bonus de 2.000 euros pour l'achat d'un véhicule hybride rechargeable.

La "mise sur pied d'un plan de relance" n'interviendra "certainement pas avant la rentrée, avant septembre ou octobre", a toutefois déclaré mercredi Bruno Le Maire sur LCI.

A court terme, la priorité est la reprise de l'activité alors que l'outil industriel redémarre laborieusement.

"Je travaille aussi à la coordination européenne, parce que rien ne serait pire que d'avoir la France qui prend certaines dispositions pour son plan de relance et l'Allemagne qui ne prendrait pas des dispositions similaires", a expliqué M. Le Maire. "Il faut que la relance soit (...) massive et que notamment l'Union européenne réponde présent et vienne soutenir les plans de relance nationaux", a-t-il ajouté.

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