La PFA favorable à une prime pour l'hybride rechargeable

Le président de la Plateforme automobile (PFA), qui représente les intérêts de la filière en France, a salué mardi le projet de prime gouvernementale pour les véhicules hybrides rechargeables évoqué dimanche par le ministre de la Transition écologique.

"C'est une bonne chose que le gouvernement accepte de considérer l'hybride rechargeable comme une solution qu'il faut encourager", a déclaré Luc Chatel sur Radio Classique. A court terme, "il n'y aura pas une solution unique de propulsion. On ne va pas passer du tout diesel au tout électrique. Ce n'est pas possible. Cela va prendre de très nombreuses années", a-t-il estimé.

Le ministre de la Transition écologique François de Rugy s'était dit favorable dimanche à une prime de 1.000 à 2.000 euros pour l'achat d'une voiture hybride (moteurs thermique et électrique) rechargeable, capable de rouler en mode tout électrique sur plusieurs dizaines de kilomètres.

"Nous allons en discuter avec le gouvernement, nous allons en discuter avec les constructeurs, il faut qu'il y ait une subvention à l'achat pour l'hybride rechargeable", avait annoncé le ministre lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI.

Les particuliers peuvent actuellement bénéficier d'une prime de 6.000 euros pour l'achat d'un véhicule électrique neuf mais celle de 1.000 euros accordée à l'achat d'un véhicule hybride avait été supprimée en 2018.

M. Chatel, ancien secrétaire d'Etat à l'Industrie (2008-2009) a aussi plaidé pour la continuité dans les politiques publiques. "C'est une bonne chose que, dans la loi de Finances 2019, le gouvernement envisage d'intégrer l'hybride dans le dispositif de bonus. De la même manière, c'est important que nous ayons une visibilité une pérennisation du dispositif de bonus malus dans les prochaines années. Le pire ce sont les à-coups, une année on soutient une technologie, une année on la soutient moins", a-t-il dit.

Le président de la PFA a par ailleurs souligné "le paradoxe" des politiques anti-diesel qui poussent, selon lui, à l'augmentation des émissions de CO2. "Le facteur de reprise à la hausse des émissions de CO2 dans l'automobile c'est le fait qu'on ait décidé (un) haro sur le diesel qui en gros émet 20% de moins de CO2 que l'essence", a-t-il affirmé.

"On dit aujourd'hui aux gens +n'utilisez plus de diesel, allez vers l'électrique+. Pour des tas de raisons (...) ils ne vont pas suffisamment vers l'électrique et ils achètent un moteur thermique essence qui émet 20% de CO2 de plus. Donc c'est un paradoxe total", a estimé M. Chatel.

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