La patronne de GM pas intéressée par une fusion avec FCA

La dirigeante de General Motors, Mary Barra, a affirmé mardi qu'elle n'était pas intéressée par une fusion avec le groupe italo-américain FCA, même si le PDG de ce dernier, Sergio Marchionne, a fait des avances en ce sens.

"Il y a eu un email (de Marchionne ndlr.) qui a été attentivement examiné par notre direction et par le Conseil d'administration. Nous allons vendre plus de 10 millions de voitures dans le monde. Nous possédons déjà des économies d'échelle. Nous voulons agir dans l'intérêt de nos actionnaires, c'est notre but", a-t-elle déclaré lors d'une rencontre avec la presse en marge de l'assemblée générale des actionnaires de GM à Detroit (Michigan, Nord).

Sergio Marchionne avait déclaré fin mai qu'il était persuadé qu'une "nouvelle fusion dans le secteur aura lieu d'ici 2018", sans citer quelles seraient les sociétés concernées.

"C'est une opinion personnelle, certes, mais je suis sûr qu'il y aura un +merger+ (fusion) d'ici 2018" dans le secteur automobile, avait déclaré M. Marchionne, en visitant une usine FCA dans le sud de l'Italie. Il n'avait toutefois pas voulu confirmer qu'il avait approché directement la direction de GM.

"Des mails, j'en reçois et j'en envoie plein, on ne parle pas de ces choses-là de cette manière, quand il y aura quelque chose à annoncer, nous le ferons", avait-il déclaré.

Le Wall Street Journal affirme pour sa part mardi que Fiat Chrysler Automobiles a approché des fonds spéculatifs pour mettre davantage de pression sur la direction de GM pour qu'elle examine un rapprochement entre les deux groupes.

"Nous avons à l'esprit l'intérêt des actionnaires de GM. Nous avons un plan qui est dans leur meilleur intérêt et c'est là-dessus que je me concentre", a indiqué Mme Barra en rappelant que GM faisait partie avec l'allemand Volkswagen et le japonais Toyota des trois constructeurs mondiaux qui vendaient autour de 10 millions de véhicules par an.

General Motors, le premier constructeur automobile américain, a déjà des partenariats avec plusieurs de ses concurrents comme avec Ford dans le développement des transmissions et avec Honda pour le développement de piles à combustible pour propulser les automobiles ainsi qu'une alliance avec SAIC, l'un des plus importants fabricants d'automobiles en Chine, a rappelé la dirigeante.

Elle a aussi souligné que le groupe avait beaucoup appris du scandale du commutateur d'allumage qui l'a obligé à rappeler des millions de voitures et a été associé au décès de quelque 107 personnes, selon un bilan encore provisoire.

"Nous sommes devenus un groupe meilleur et plus fort en raison de cela", a-t-elle affirmé, en rappelant qu'elle souhaite instaurer une culture du "zéro défaut" au sein de son groupe.

Toujours selon le WSJ, les autorités américaines étudieraient la possibilité de poursuivre le constructeur pour dissimulation de preuves dans cette affaire.

L'objectif de GM est de dégager une marge d'exploitation de 10% ou plus et d'investir dans des technologies du futur comme les véhicules autonomes, a encore déclaré la dirigeante.

Elle a toutefois reconnu que le marché chinois, le plus important pour GM, traversait une passe difficile. "Il y a des changements sur le marché chinois mais il y a aussi des opportunités de croissance et il y en aura pendant plusieurs années", a-t-elle assuré. Quant à l'Europe, elle a noté que la part de marché d'Opel avait progressé ces deux dernières années et que GM avait "un plan détaillé" pour ramener les opérations européennes à la rentabilité.

GM avait été touché de plein fouet par la crise économique mondiale de 2008 qui l'avait contraint à la faillite. Le groupe n'avait pu se redresser que grâce à une aide d'Etat qui a, depuis, été remboursée.

Son concurrent américain Chrysler de son côté avait été racheté par l'italien pour former FCA, un groupe qui est maintenant enregistré aux Pays-Bas.

L'action GM a terminé mardi à Wall Street en hausse de 0,77% à 35,26 dollars alors que FCA a perdu 1,92% à 15,29 dollars.

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