La nouvelle Prius rechargeable lancée au Japon

Toyota lance mercredi au Japon et en mars en Europe un nouveau modèle de Prius PHV, voiture hybride rechargeable sur secteur, présenté comme le nouveau "pilier" de sa stratégie écologique, à mi-chemin entre hybride classique et électrique.

"Vingt ans se sont écoulés depuis le lancement de la première Prius, et nous venons de franchir la barre des 10 millions d'unités vendues", s'est félicité Takeshi Uchiyamada, président du conseil d'administration du géant automobile et père de la Prius, lors d'une conférence de presse à Tokyo.

"Quelle est l'étape suivante après la technologie hybride? L'hybride rechargeable sur secteur (PHV)", a-t-il poursuivi.

Toyota avait inauguré dans le scepticisme en 1997 le concept hybride, qui consiste à combiner un moteur classique à essence avec un autre moteur, électrique, alimenté par une batterie qui se recharge lorsque le véhicule roule, freine ou descend une côte. Le tout permet de réduire la consommation d'essence du véhicule.

Désormais le constructeur commercialise 34 modèles différents de voitures hybrides, pour un total cumulé de 10,05 millions d'unités écoulées. Au Japon, cette technologie représente 40% de ses ventes et en Europe 30% environ.

Mais la concurrence des automobiles électriques se fait aujourd'hui plus forte, d'où cette volonté de Toyota de mettre l'accent sur une solution intermédiaire.

Il devra cependant surmonter la méconnaissance du public envers les hybrides rechargeables sur secteur, souvent confondues avec les hybrides pures. Sa précédente génération de Prius PHV, mise sur le marché en 2012, a ainsi manqué son pari (seulement 75.000 unités vendues dans le monde).

"La différenciation avec la Prius n'était pas claire et l'autonomie insuffisante", a reconnu Moritaka Yoshida, président de la division des véhicules de moyenne taille.

Grâce à l'utilisation d'une batterie lithium-ion de haute capacité et autres améliorations techniques, le nouveau modèle pourra être utilisé en mode électrique pendant 68,2 km, au lieu de 26,4 km auparavant, pour une vitesse maximale de 135 km/h (au lieu de 100 km/h), a précisé Toyota. L'automobiliste pourra ensuite passer en mode hybride pour les plus longues distances.

Le groupe met aussi en avant un temps de charge plus rapide, avec possibilité d'avoir un panneau solaire installé sur le toit, "une première au monde pour un véhicule de production de masse".

Ses objectifs de ventes restent cependant modestes pour l'instant: 52.000 unités par an, dont 30.000 au Japon où la voiture est fabriquée. Aux Etats-Unis, elle est déjà disponible depuis novembre et s'est écoulée pour l'heure à 3.800 exemplaires.

Parallèlement, Toyota planche sur le développement de véhicules électriques: il a récemment créé une mini-structure avec un objectif de commercialisation rapide.

Dans une optique de plus long terme, il a mis l'accent sur la voiture à pile à combustible, alimentée à l'hydrogène, qui n'émet que de la vapeur d'eau en fonctionnement.

Cette berline "Mirai" est proposée pour le moment à toute petite échelle: il s'est vendu depuis son lancement fin 2014 2.800 unités, qui ont toutes fait l'objet d'un rappel mercredi pour un problème de logiciel susceptible de provoquer une interruption du système. La mise à jour informatique prendra une petite demi-heure, a indiqué le groupe.

Toyota s'est donné pour ambition de ne plus vendre de voitures fonctionnant uniquement aux carburants fossiles d'ici à 2050.

anb/ggy

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